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RPC.STATD(8) System Manager's Manual RPC.STATD(8)

NOM

rrpc.statd - Démon du service NSM

SYNOPSIS

rpc.statd [-dh?FLNvV] [-H programme] [-n mon_nom] [-o port-source] [-p port-écoute] [-P chemin] [--nlm-port port] [--nlm-udp-port port]

DESCRIPTION

Les systèmes de fichiers ne peuvent garder de manière persistante l’état du système de fichiers. L’état des verrous est donc perdu lors du redémarrage de l'hôte.

Les systèmes de fichiers en réseau doivent détecter si un état verrouillé est perdu à cause du redémarrage de l'hôte distant. Après le redémarrage d'un client NFS, le serveur NFS doit enlever tous les verrous de fichiers posés par des applications qui tournaient sur ce client. Après un redémarrage du serveur, un client doit rappeler au serveur quels étaient les fichiers verrouillés par ses applications.

Dans les versions 2 (RFC1094) et 3 (RFC1813) de NFS, on utilise le protocole NSM (Network Status Monitor) pour notifier les redémarrages aux pairs. Sous Linux, le service NSM est constitué de deux composants tournant en espace utilisateur :

Un démon qui écoute les avertissements de redémarrage d'autres hôtes et gère la liste des hôtes qui doivent être avertis quand le système local redémarre.
Un programme d'aide qui avertit les pairs NFS après un redémarrage du système local

Le gestionnaire de verrous NFS local indique au rpc.statd local quels sont les pairs qui doivent être surveillés. Quand le système local redémarre, la commande sm-notify avertit le service NSM des hôtes surveillés de son redémarrage. Quand un hôte distant redémarre, ce pair notifie le rpc.statd local, qui en retour renvoie l'avertissement de redémarrage au gestionnaire de verrous NFS local.

OPÉRATIONS NSM DANS LE DÉTAIL

La première interaction visant à verrouiller un fichier entre le client et le serveur NFS fait intervenir les deux gestionnaires de verrous NFS qui contactent leur service NSM local afin de stocker des informations sur le pair distant. Sous Linux, le gestionnaire de verrous local contacte rpc.statd.

rpc.statd enregistre les informations sur chaque pair NFS surveillé dans un fichier persistant. Ce fichier décrit la manière de contacter un pair distant en cas de redémarrage local, comment reconnaître quel pair surveillé notifie son redémarrage et comment notifier au gestionnaire de verrous local qu’un pair surveillé signifie son redémarrage.

Un client NFS envoie un nom d'hôte, appelé nom_d'appel (« caller_name ») du client, pour chaque demande de verrou de fichier. Un serveur NFS peut utiliser ce nom d'hôte pour envoyer des appels GRANT asynchrones au client ou pour avertir le client de son redémarrage.

Le serveur NFS Linux peut fournir le nom_d'appel du client ou son adresse réseau à rpc.statd. Pour les besoins du protocole NSM, ce nom (ou cette adresse) est connu comme nom_monit du pair observé. En même temps, le gestionnaire de verrous local indique à rpc.statd son propre nom d'hôte supposé. Pour les besoins du protocole NSM, ce nom d'hôte est appelé mon_nom.

Il n'existe pas d'interaction équivalente entre un serveur et un client NFS informant le client de son nom_d'appel sur le serveur. C'est la raison pour laquelle le client NFS ne connaît pas réellement le nom_monit qui sera utilisé dans une requête SM_NOTIFY. Le client NFS Linux utilise le nom d'hôte du serveur donné à la commande mount pour identifier le serveur NFS qui redémarre.

Notification de redémarrage

Quand le système local redémarre, la commande sm-notify lit sur un stockage persistant la liste des pairs surveillés et envoie une requête SM_NOTIFY au service NSM tournant sur chacun des pairs listés. Il utilise la chaîne nom_monit comme destination. Pour identifier l'hôte ayant redémarré, la commande sm-notify envoie la chaîne mon_nom enregistrée lors de la surveillance du poste distant. Le démon rpc.statd distant utilise cette chaîne (ou l'adresse réseau de l'appelant) pour lier les requêtes SM_NOTIFY entrantes à un ou plusieurs pairs sur sa propre liste de surveillance.

Si rpc.statd ne trouve pas un pair dans sa propre liste d'hôtes surveillés lié à une requête SM_NOTIFY, la notification n'est pas transmise au gestionnaire de verrous local. En plus, chaque pair possède son propre numéro d'état NSM, un entier de 32 bits qui est changé après chaque redémarrage par la commande sm-notify. rpc.statd utilise ce nombre pour séparer les redémarrages réels des notifications ré-envoyées.

Une partie de la récupération de verrous NFS est la redécouverte des pairs qui doivent être à nouveaux surveillés. La commande sm-notify nettoie la liste de surveillance stockée sur un stockage permanent après chaque redémarrage.

OPTIONS

En conjonction avec l'option -F, demande à rpc.statd d'envoyer ses messages vers la sortie d'erreur standard plutôt que vers le journal système.
Force rpc.statd à rester dans son terminal de contrôle pour permettre de surveiller directement, ou à l'aide d'un débogueur, les opérations NSM. Si cette option n'est pas donnée, rpc.statd passe en arrière-plan après son démarrage.
Demande à rpc.statd de montrer les options d'utilisation sur la sortie d'erreur standard puis de quitter.
Indique un programme d'appel de haute disponibilité. Si cette option est laissée vide, aucun appel n'est indiqué. Référez-vous à la section Appels de haute disponibilité ci-dessous pour plus de détails.
Empêche rpc.statd de lancer la commande sm-notify lors de son démarrage, ce qui conserve le numéro d'état NSM existant et la liste des machines surveillées
NB : La commande sm-notify a un mécanisme de vérification qui assure qu'elle n'est lancée qu'une fois après chaque redémarrage du système. Cela permet d'éliminer les fausses notifications de redémarrage si rpc.statd est relancé sans l'option -L.
Indique l'adresse de lien utilisée pour les sockets d'écoute RPC. L'addrip peut être donnée sous la forme d’adresse IPv4 ou IPv6. Si cette option est omise, rpc.statd utilise une adresse joker comme adresse de lien pour le transport.
Cette chaîne est aussi passée à sm-notify comme adresse source à partir de laquelle sont émises les notifications de redémarrage. Voir sm-notify(8) pour plus de détails.
Demande à rpc.statd de lancer la commande sm-notify, puis de quitter. Puisque sm-notify peut être lancée directement, cette option n'est donc plus d'actualité.
Indique le numéro du port source que la commande sm-notify doit utiliser quand elle envoie les notifications de redémarrage. Référez-vous à sm-notify(8) pour plus de détails.
Indique le numéro de port utilisé pour les sockets d'écoute RPC. Si cette option est omise, rpc.statd essayera de consulter /etc/services. S’il réussit à obtenir un port, il initialisera le même port pour tous les sockets d'écoute, sinon il choisira un port aléatoire et éphémère pour chaque socket d'écoute.
Cette option peut être utilisée pour indiquer le numéro de port sur les écouteurs quand les requêtes SM_NOTIFY doivent traverser un pare-feu entre les clients et les serveurs.
Indique le numéro de port que lockd doit écouter pour des requêtes NLM. Cela règle à la fois les ports TCP et UDP à moins que le port UDP soit défini séparément.
Indique le numéro de port UDP que lockd doit écouter pour les requêtes NLM.
Précise le nom du répertoire parent où se trouvent les informations sur l'état NSM. Si l'option n'est pas précisée, rpc.statd utilise /var/lib/nfs par défaut.
Après le démarrage, rpc.statd essaie de définir les UID et GID effectifs à ceux du groupe et d’utilisateur du sous-répertoire sm de ce répertoire. Après la modification des identifiants effectifs, rpc.statd a seulement besoin d’accéder aux fichiers sm et sm.bak dans le chemin du répertoire d’états (state-directory-path).
Demande à rpc.statd d'afficher sa version sur la sortie d'erreur standard puis de quitter.

SÉCURITÉ

Le démon rpc.statd doit être lancé en tant que superutilisateur pour avoir le droit de créer des sockets sur des ports source privilégiés et pour accéder à la base de données d'informations d'états. Afin d'éviter les risques d'attaque par augmentation de droits, risques accentués par le fait que rpc.statd est un service tournant longtemps, ce démon abandonne les droits de superutilisateur dès son démarrage.

Dans le cas normal, l'ID utilisateur effectif utilisé est celui du propriétaire du répertoire d'état, cela afin de lui permettre de continuer à accéder aux fichiers de ce répertoire après l’abandon des droits de superutilisateur. Pour contrôler l'ID utilisateur que rpc.statd prend, il suffit d'utiliser chown(1) pour changer le propriétaire du répertoire d'état.

Vous pouvez aussi protéger vos écouteurs rpc.statd en utilisant la bibliothèque tcp_wrapper ou iptables(8). Si vous voulez utiliser la bibliothèque tcp_wrapper, ajoutez les noms d'hôte des pairs dont l'accès est autorisé dans /etc/hosts.allow. Le nom du démon sera statd, même si l'exécutable rpc.statd porte un nom différent.

Pour avoir plus d'informations, jetez un œil sur les pages de manuel de tcpd(8) et hosts_access(5).

NOTES COMPLÉMENTAIRES

La récupération des verrous après redémarrage est essentielle au maintien de l'intégrité des données et pour éviter des blocages non nécessaires d'applications. Afin d'aider rpc.statd à faire correspondre les requêtes SM_NOTIFY aux requêtes NLM, un certain nombre de bonnes pratiques doivent être respectées. Par exemple :

Le nom du nœud UTS de vos systèmes doit correspondre au nom DNS que les pairs NFS utilisent pour les contacter.
Les noms de nœuds UTS de vos systèmes doivent toujours être des noms de domaine pleinement qualifiés (« FQDN »).
Les translations DNS directes et inverses des noms de nœuds UTS doivent être cohérentes.
Le nom d'hôte utilisé par le client pour monter le serveur doit correspondre au nom_monit utilisé dans les requêtes SM_NOTIFY qu’il envoie.

Démonter un système de fichiers NFS n'empêche pas le client NFS ou le serveur de se surveiller. Les deux peuvent continuer à se surveiller pendant un moment au cas où la reprise du trafic entre les deux entraînerait de nouveaux montages et d'autres verrous de fichiers.

Sous Linux, et en conditions normales d'opération, le déchargement du module lockd du noyau entraîne l'arrêt de la surveillance des pairs NFS. Cela peut survenir, par exemple, sur un client NFS utilisant un système de montage automatique qui démonte tous les systèmes NFS suite à une inactivité.

Appels de haute disponibilité

rpc.statd peut lancer un programme d'appel spécifique lors d'un traitement réussi de requêtes SM_MON, SM_UNMON et SM_NUMON_ALL ou de réception d’un SM_NOTIFY. Ce type de programme peut être utilisé dans des environnements NFS de haute disponibilité (HA-NFS) pour chercher les états de verrou qui pourraient avoir besoin d'être migrés suite à un redémarrage du système.

Le nom du programme d'appel peut être indiqué par l'option -H. Le programme doit être lancé avec 3 arguments. Le premier est add-client, del-client ou sm-notify selon la raison de l’appel. Le deuxième est le nom_monit du pair observé. Le troisième est le nom_d'appel du gestionnaire de blocage appelant pour add-client ou del-client, sinon c’est l’adresse_IP de l’appelant envoyant SM_NOTIFY. Le quatrième est la valeur_état dans la requête SM_NOTIFY.

Prise en charge d'IPv6 et TI-RPC

TI-RPC est nécessaire pour la prise en charge de NFS sur IPv6. Si la prise en charge de TI-RPC est incluse dans rpc.statd, il essaye de démarrer l'écoute sur les transports réseaux marqués comme « visible » dans le fichier /etc/netconfig. Tant qu’au moins un écouteur de transport réseau démarre sans erreur, rpc.statd fonctionnera.

FICHIERS

/var/lib/nfs/sm
Répertoire contenant la liste des moniteurs.
/var/lib/nfs/sm.bak
Répertoire contenant la liste des notifications.
/var/lib/nfs/state
Numéro d'état NSM de cet hôte.
/run/run.statd.pid
Fichier contenant le PID.
/etc/netconfig
Base de données des capacités de transport en réseau.

VOIR AUSSI

sm-notify(8), nfs(5), rpc.nfsd(8), rpcbind(8), tcpd(8), hosts_access(5), iptables(8), netconfig(5)

RFC 1094 – « NFS : Network File System Protocol Specification »
RFC 1813 – « NFS Version 3 Protocol Specification »
OpenGroup Protocols for Interworking : XNFS, version 3W - Chapitre 11

AUTEURS

Jeff Uphoff <juphoff@users.sourceforge.net>
Olaf Kirch <okir@monad.swb.de>
H.J. Lu <hjl@gnu.org>
Lon Hohberger <hohberger@missioncriticallinux.com>
Paul Clements <paul.clements@steeleye.com>
Chuck Lever <chuck.lever@oracle.com>

TRADUCTION

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Valéry Perrin <valery.perrin.debian@free.fr>, Sylvain Cherrier <sylvain.cherrier@free.fr>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux@gmail.com>, Dominique Simen <dominiquesimen@hotmail.com>, Nicolas Sauzède <nsauzede@free.fr>, Romain Doumenc <rd6137@gmail.com>, David Prévot <david@tilapin.org>, Denis Mugnier <myou72@orange.fr>, Cédric Boutillier <cedric.boutillier@gmail.com> et Jean-Paul Guillonneau <guillonneau.jeanpaul@free.fr>

Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous reporter à la GNU General Public License version 3 concernant les conditions de copie et de distribution. Il n'y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.

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1 Novembre 2009