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inode(7) Miscellaneous Information Manual inode(7)

NOM

inode – Informations sur les inœuds de fichier

DESCRIPTION

Chaque fichier possède un inœud contenant des métadonnées à propos du fichier. Une application peut récupérer ces métadonnées en utilisant stat(2) (ou des appels semblables) qui renvoie une structure stat, ou statx(2) qui renvoie une structure statx.

Voici une liste des informations habituellement trouvées dans, ou associées à, l’inœud de fichier avec les noms des champs correspondants de la structure renvoyée par stat(2) et statx(2) :

stat.st_dev ; statx.stx_dev_minor et statx.stx_dev_major
Chaque inœud (ainsi que le fichier associé) réside dans un système de fichiers qui est hébergé dans un périphérique. Ce périphérique est identifié par une combinaison de son ID (identifiant) majeur (qui identifie la classe générique du périphérique) et un ID mineur (qui identifie une instance particulière de la classe générique).
stat.st_ino ; statx.stx_ino
Chaque fichier du système de fichiers possède un numéro unique d’inœud. Les numéros d’inœud sont garantis uniques seulement à l’intérieur du système de fichiers (c’est-à-dire que les mêmes numéros d’inœud peuvent être utilisés dans des systèmes de fichiers différents, ce qui est la raison pour laquelle les liens physique ne traversent pas les limites des systèmes de fichiers). Ce champ contient le numéro d’inœud du fichier.
stat.st_mode ; statx.stx_mode
Consultez les détails ci-dessous sur le mode et le type de fichier.
stat.st_nlink ; statx.stx_nlink
Ce champ contient le nombre de liens physiques du fichier. Des liens supplémentaires vers un fichier existant sont créés en utilisant link(2).
stat.st_uid ; statx.stx_uid
Ce champ enregistre les ID utilisateur du propriétaire du fichier. Pour les fichiers nouvellement créés, l’ID utilisateur est l’ID utilisateur effectif du processus créateur. L’ID utilisateur d’un fichier peut être modifié en utilisant chown(2).
stat.st_gid ; statx.stx_gid
L’inœud enregistre l’ID du propriétaire du groupe du fichier. Pour les fichiers nouvellement créés, l’ID groupe du fichier est soit l’ID groupe du répertoire parent ou l’ID groupe effectif du processus créateur, selon que le bit set-group-ID est établi sur le répertoire parent (voir ci-dessous). L’ID groupe peut être modifié en utilisant chown(2).
stat.st_rdev ; statx.stx_rdev_minor et statx.stx_rdev_major
Si ce fichier (inœud) représente un périphérique, alors l’inœud enregistre les ID majeur et mineur de ce périphérique.
stat.st_size ; statx.stx_size
Ce champ indique la taille du fichier (s'il s'agit d'un fichier ordinaire ou d'un lien symbolique) en octets. La taille d'un lien symbolique est la longueur du nom de chemin qu'il vise, sans l’octet NULL final.
stat.st_blksize ; statx.stx_blksize
Ce champ indique la taille de bloc « préférée » pour des entrées-sorties efficaces de système de fichiers. Des écritures par blocs plus petits peuvent entraîner un cycle lecture/modification/réécriture inefficace.
stat.st_blocks ; statx.stx_blocks
Ce champ indique le nombre de blocs de 512 octets alloués au fichier. Cette valeur peut être inférieure à st_size/512 si le fichier a des trous.
La norme POSIX.1 signale que l’unité pour un membre st_blocks de la structure stat n’est pas définie dans la norme. Dans beaucoup d’implémentations, c’est 512 octets. Dans quelques systèmes, une unité différente est utilisée, telle que 1024. De plus, l’unité peut être différente en fonction des systèmes de fichiers.
stat.st_atime ; statx.stx_atime
C’est l’horodatage du dernier accès au fichier. Il est modifié par les accès au fichier, par exemple, avec execve(2), mknod(2), pipe(2), utime(2) et read(2) (d'au moins un octet). D'autres interfaces, comme mmap(2), peuvent ou non mettre à jour l’horodatage atime.
Certains systèmes de fichiers autorisent le montage de telle manière que les accès à des fichiers ou des répertoires ne modifient pas l’horodatage atime (voir noatime, nodiratime et relatime de mount(8) ainsi que les informations correspondantes dans mount(2)). De plus, l’horodatage atime n'est pas mis à jour si un fichier est ouvert avec l'indicateur O_NOATIME. Consultez open(2).
Non renvoyé dans la structure stat ; statx.stx_btime.
C’est l’horodatage de création de fichier. Il est défini à la création et n’est plus modifié.
L’horodatage btime n’était pas présent autrefois dans les systèmes UNIX et n’est pas actuellement pris en charge dans la plupart des systèmes Linux.
stat.st_mtime ; statx.stx_mtime
C’est l’horodatage de la dernière modification de fichier. Il est modifié par des changements sur le fichier, par exemple, effectués par mknod(2), truncate(2), utime(2) et write(2) (d'au moins un octet). D'autre part, l’horodatage mtime d'un répertoire est modifié lors de la création ou la suppression de fichiers en son sein. L’horodatage mtime n'est pas mis à jour lors d’une modification de propriétaire, groupe, mode ou nombre de liens physiques.
stat.st_ctime ; statx.stx_ctime
C’est l’horodatage de la dernière modification d’état. Il est modifié lors d'une écriture ou d’une modification des informations d’inœud (c’est-à-dire propriétaire, groupe, mode, nombre de liens physiques, etc.).

Les champs d’horodatage indiquent le temps mesuré avec comme point de départ l’Époque — 1970-01-01 00:00:00 +0000 UTC (consultez time(7)).

Les horodatages en nanoseconde sont permis sur les systèmes de fichiers XFS, JFS, Btrfs et ext4 (depuis Linux 2.6.23). Les horodatages en nanoseconde ne sont pas permis sur les systèmes de fichiers ext2, ext3 et Reiserfs. Dans le but de renvoyer des horodatages avec une précision d'une nanoseconde, les champs d’horodatage dans les structures stat et statx sont définis sous forme de structures qui incluent une composante en nanoseconde. Consultez stat(2) et statx(2) pour davantage d’informations. Sur les systèmes de fichiers qui ne permettent pas les résolutions inférieures à la seconde, les champs nanoseconde dans les structures stat et statx sont renvoyés avec comme valeur zéro.

Type et mode de fichier

Le champ stat.st_mode (pour statx(2), le champ statx.stx_mode) contient le type et le mode de fichier.

POSIX rattache les bits stat.st_mode correspondant au masque S_IFMT (voir ci-dessous) au type de fichier, les 12 bits correspondant au masque 07777 aux bits de mode de fichier et les 9 bits les moins significatifs (0777) aux bits de permission de fichier.

Les valeurs de masque suivantes sont définies pour le type de fichier :

S_IFMT 0170000 masque de bits pour le champ de bits de type de fichier
S_IFSOCK 0140000 socket
S_IFLNK 0120000 lien symbolique
S_IFREG 0100000 fichier normal
S_IFBLK 0060000 périphérique bloc
S_IFDIR 0040000 répertoire
S_IFCHR 0020000 périphérique caractère
S_IFIFO 0010000 FIFO

Ainsi, pour tester (par exemple) un fichier normal, il est possible d’écrire :


stat(pathname, &sb);
if ((sb.st_mode & S_IFMT) == S_IFREG) {

/* Traiter les fichiers normaux */ }

Puisque les tests de la forme précédente sont usuels, des macros supplémentaires sont définies par POSIX pour permettre d’écrire le test de type de fichier dans st_mode de façon plus concise :

est-ce un fichier ordinaire ?
un répertoire ?
un périphérique caractère ?
un périphérique bloc ?
un FIFO (tube nommé) ?
un lien symbolique ? (Pas dans POSIX.1-1996).
un socket ? (Pas dans POSIX.1-1996).

Le morceau de code précédent pourrait donc être réécrit comme ceci :


stat(pathname, &sb);
if (S_ISREG(sb.st_mode)) {

/* Traiter les fichiers normaux */ }

Les définitions de la plupart des macros de test de type de fichier précédentes sont fournies si une des macros de test de fonctionnalité suivantes est définie : _BSD_SOURCE (dans glibc 2.19 et versions précédentes), _SVID_SOURCE (dans glibc 2.19 et versions précédentes) ou _DEFAULT_SOURCE (dans glibc 2.20 et versions suivantes). De plus les définitions de toutes les macros précédentes à part S_IFSOCK et S_ISSOCK() sont fournies si _XOPEN_SOURCE est définie.

La définition de S_IFSOCK peut aussi être exposée soit en définissant _XOPEN_SOURCE avec une valeur de 500 ou plus, soit (depuis glibc 2.24) en définissant _XOPEN_SOURCE et _XOPEN_SOURCE_EXTENDED.

La définition de S_ISSOCK() est exposée si une des macros de test de fonctionnalité suivantes est définie : _BSD_SOURCE (dans glibc 2.19 et versions précédentes), _DEFAULT_SOURCE (dans glibc 2.20 et versions suivantes), _XOPEN_SOURCE avec une valeur de 500 ou plus, _POSIX_C_SOURCE avec une valeur de 200112L ou plus, ou (depuis glibc 2.24) en définissant _XOPEN_SOURCE et _XOPEN_SOURCE_EXTENDED.

Les valeurs de masque suivantes sont définies pour le composant de mode de fichier du champ st_mode :

S_ISUID 04000 bit set-user-ID (voir execve(2))
S_ISGID 02000 bit set-group-ID (voir ci-dessous)
S_ISVTX 01000 sticky bit (voir ci-dessous)
S_IRWXU 00700 droits de lecture, écriture et exécution pour le propriétaire
S_IRUSR 00400 droit de lecture pour le propriétaire
S_IWUSR 00200 droit d'écriture pour le propriétaire
S_IXUSR 00100 droit d'exécution pour le propriétaire
S_IRWXG 00070 droits de lecture, écriture et exécution pour le groupe
S_IRGRP 00040 droit de lecture pour le groupe
S_IWGRP 00020 droit d'écriture pour le groupe
S_IXGRP 00010 droit d'exécution pour le groupe
S_IRWXO 00007 droits de lecture, écriture et exécution pour les autres (pas dans le groupe)
S_IROTH 00004 droit de lecture pour les autres
S_IWOTH 00002 droit d'écriture pour les autres
S_IXOTH 00001 droit d'exécution pour les autres

Le bit set-group-ID (S_ISGID) a plusieurs utilisations particulières. Pour un répertoire, il indique que la sémantique BSD doit être appliquée en son sein, c'est-à-dire que les fichiers qui y sont créés héritent leur ID groupe du répertoire et non pas de l’ID groupe effectif du processus créateur, et les sous-répertoires auront automatiquement le bit S_ISGID actif. Pour les fichiers exécutables, le bit set-group-ID fait que l’ID groupe effectif d’un processus qui exécute le fichier change comme décrit dans execve(2). Pour un fichier qui n’a pas d'autorisation d'exécution pour le groupe (S_IXGRP non actif), ce bit indique qu'un verrouillage strict est en vigueur sur ce fichier.

Le bit « sticky » (S_ISVTX) sur un répertoire indique que les fichiers qui s'y trouvent ne peuvent être renommés ou effacés que par leur propriétaire, par le propriétaire du répertoire ou par un processus privilégié.

STANDARDS

POSIX.1-2008.

HISTORIQUE

POSIX.1-2001.

POSIX.1-1990 ne décrivait pas les constantes S_IFMT, S_IFSOCK, S_IFLNK, S_IFREG, S_IFBLK, S_IFDIR, S_IFCHR, S_IFIFO, S_ISVTX, mais réclame d'utiliser les macros S_ISDIR(), etc.

Les macros S_ISLNK() et S_ISSOCK() ne sont pas présentes dans POSIX.1-1996 ; la première vient de SVID 4, la seconde de SUSv2.

UNIX V7 (et les systèmes suivants) propose S_IREAD, S_IWRITE, etS_IEXEC, là où POSIX préfère leurs synonymes S_IRUSR, S_IWUSR et S_IXUSR.

NOTES

Pour les pseudo-fichiers autogénérés par le noyau, la taille de fichier (stat.st_size, statx.stx_size) renvoyée par le noyau n’est pas précise. Par exemple, une valeur de zéro est renvoyée pour de nombreux fichiers du répertoire /proc, tandis que divers fichiers dans /sys renvoient une taille de 4096 octets, même si le contenu du fichier est plus petit. Pour de tels fichiers, une lecture d'autant d’octets que possible devrait être tentée (et ajouter « \0 » au tampon renvoyé s’il est interprété comme une chaîne).

VOIR AUSSI

stat(1), stat(2), statx(2), symlink(7)

TRADUCTION

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Christophe Blaess <https://www.blaess.fr/christophe/>, Stéphan Rafin <stephan.rafin@laposte.net>, Thierry Vignaud <tvignaud@mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal <aportal@univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard <fevrier@tigreraye.org>, Jean-Luc Coulon (f5ibh) <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>, Julien Cristau <jcristau@debian.org>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux@gmail.com>, Nicolas François <nicolas.francois@centraliens.net>, Florentin Duneau <fduneau@gmail.com>, Simon Paillard <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>, Denis Barbier <barbier@debian.org>, David Prévot <david@tilapin.org> et Jean-Paul Guillonneau <guillonneau.jeanpaul@free.fr>

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