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NFS(5) File Formats Manual NFS(5)

NOM

nfs – Format de fstab et options pour les systèmes de fichiers nfs

SYNOPSIS

/etc/fstab

DESCRIPTION

NFS est un protocole aux normes de l'Internet créé par Sun Microsystems en 1984. NFS a été développé pour permettre le partage de fichiers entre des systèmes connectés à un réseau local. Selon la configuration du noyau, le client Linux de NFS peut gérer les versions 3, 4.0, 4.1 ou 4.2.

La commande mount(8) lie un système de fichiers à un point de montage donné dans la hiérarchie d'espaces de noms du système. Le fichier /etc/fstab décrit la façon dont mount(8) doit recréer la hiérarchie d'espaces de noms du système de fichiers à partir de systèmes de fichiers indépendants (dont ceux exportés par des serveurs NFS). Chacune des lignes du fichier /etc/fstab décrit un seul système de fichiers, son point de montage et un ensemble d'options de montage par défaut pour ce point de montage.

Dans le cas des montages de systèmes de fichiers NFS, une ligne dans le fichier /etc/fstab indique le nom du serveur, le chemin du répertoire exporté à monter, le répertoire local qui sera le point de montage, le type de système de fichiers à monter et la liste des options de montage qui indiquent la façon dont le système de fichiers sera monté et quel sera le comportement du client NFS lorsqu'il accédera aux fichiers du point de montage. Les cinquième et sixième champs de chaque ligne ne sont pas utilisés par NFS et par conséquent contiennent par convention le chiffre zéro. Par exemple :

	serv:chemin	/pt_montage	type_sdf	option,option,...	0 0

Le nom du serveur et le chemin de partage sont séparés par un deux-points, tandis que les options de montage sont séparées par des virgules. Les champs restants sont séparés par des espaces ou des tabulations.

Le nom d’hôte du serveur peut être un nom d'hôte non qualifié, un nom de domaine pleinement qualifié (« fully qualified domain name »), une adresse IPv4 sous forme de quadruplet avec points ou une adresse IPv6 entourée par des crochets. Les adresses IPv6 de liens locaux ou de sites locaux doivent être accompagnées d'un identifiant d'interface. Consulter ipv6(7) pour des détails quant à l'écriture des adresses IPv6 brutes.

Le champ type_sdf contient « nfs ». La valeur « nfs4 » est obsolète.

OPTIONS DE MONTAGE

Consultez mount(8) pour la description des options de montage génériques disponibles pour tous les systèmes de fichiers. Si vous n'avez pas besoin d'indiquer d'options de montage particulières, utilisez l'option générique defaults dans /etc/fstab.

Options prises en charge par toutes les versions

Les options suivantes peuvent être utilisées avec n'importe quelle version de NFS.

Le numéro de version du protocole NFS utilisé pour contacter le service NFS du serveur. Si le serveur ne gère pas la version demandée, la requête de montage échoue. Si cette option n'est pas définie, le client essaie d’abord la version 4.2, puis essaie une version inférieure jusqu’à trouver une version prise en charge par le serveur.
Cette option est une solution de remplacement de l'option nfsvers. Elle est incluse pour des raisons de compatibilité avec d’autres systèmes d'exploitation.
Définir le comportement de récupération du client NFS lorsqu'une requête NFS ne répond pas (délai dépassé). Si aucune option n'est indiquée (ou si c'est l'option hard qui est indiquée), les requêtes NFS sont retentées indéfiniment. Si l'option soft ou l’option softerr est indiquée, le client NFS échouera après l’envoi de retrans retransmissions, entraînant le renvoi par le client NFS de soit EIO (pour l’option soft) ou ETIMEDOUT (pour l’option softerr) à l'application appelante.
NB : Un délai expiré « soft » peut provoquer dans certains cas des erreurs de données non signalées. C'est pourquoi l'option soft ou l’option softerr ne doivent être utilisées que si la réactivité du client est plus importante que l'intégrité des données. L'utilisation de NFS avec TCP ou l'augmentation de la valeur de l'option retrans peut diminuer les risques liés à l'utilisation de l'option soft ou softerr.
Dans le cas où le serveur NFS est hors service, il peut être utile de permettre au client NFS de servir des chemins et des attributs à partir du cache après retrans essais pour revalider ce que ce cache a invalidé. Cela peut être utile, par exemple, lors d’un essai de démontage d’un arbre de système de fichiers d’un serveur hors service de manière permanente.
Il est possible de combiner softreval avec l’option de montage soft, auquel cas les opérations qui ne peuvent être servies à partir du cache dépasseront le délai imparti et renverront une erreur après retrans essais. La combinaison avec l’option de montage par défaut hard implique que ces opérations non mises en cache continueront d’essayer jusqu’à ce qu’une réponse soit reçue du serveur.
Remarque : l’option de montage par défaut est nosoftreval qui ne permet pas un repli vers le cache lorsque la revalidation échoue, et qui suit plutôt le comportement dicté par les options de montage hard ou soft.
Cette option est fournie pour la rétrocompatibilité. Elle est ignorée après le noyau 2.6.25.
Le temps en dixièmes de seconde pendant lequel le client NFS attend une réponse avant de réessayer une requête NFS.
Pour NFS sur TCP, la valeur timeo est de 600 par défaut (60 secondes). Le client NFS effectue une progression linéaire : après chaque retransmission la temporisation est augmentée de timeo jusqu'au maximum de 600 secondes.
Cependant, dans le cas de NFS sur UDP, le client utilise un algorithme adaptatif pour estimer la valeur appropriée de dépassement de temps pour les types de requêtes fréquemment utilisées (les requêtes READ et WRITE par exemple), mais utilise le réglage timeo pour les requêtes moins courantes (comme FSINFO). Si l'option timeo n'est pas définie, les types de requêtes moins courantes sont réémises après 1,1 seconde. Après chaque retransmission, le client NFS double la valeur de dépassement de temps pour cette requête, jusqu'à atteindre un maximum de 60 secondes.
Nombre de tentatives de réémission de la requête avant que le client NFS n'enclenche une action de récupération. Si l'option retrans n'est pas définie, le client NFS essaye chaque requête UDP trois fois et chaque requête TCP deux fois.
Le client NFS génère un message « le serveur ne répond pas » après retrans tentatives, puis enclenche la récupération (qui dépend de l'activation de l'option hard de mount).
Nombre maximal d'octets pour chaque requête réseau en LECTURE que peut recevoir le client NFS lorsqu'il lit les données d'un fichier sur le serveur NFS. La taille réelle de la charge utile de données pour chaque requête NFS en LECTURE est plus petite ou égale au réglage rsize. La plus grande charge utile gérée par le client NFS Linux est de 1 048 576 octets (un mégaoctet).
La valeur de rsize est un entier positif multiple de 1024. Les valeurs de rsize inférieures à 1024 sont remplacées par 4096, et celles supérieures à 1 048 576 sont remplacées par 1 048 576. Si la valeur indiquée est bien dans la plage gérée, mais qu'elle n'est pas un multiple de 1024, elle sera arrondie au multiple de 1024 inférieur le plus proche.
Si la valeur de rsize n'est pas définie, ou si la valeur de rsize dépasse le maximum qu'à la fois le client et le serveur peuvent gérer, le client et le serveur négocient la plus grande valeur de rsize qu'ils peuvent gérer ensemble.
L'option rsize de mount telle qu'elle a été définie sur la ligne de commande lors du mount(8) apparaît dans le fichier /etc/mtab. Cependant, la valeur réelle de rsize négociée entre le client et le serveur est indiquée dans le fichier /proc/mounts.
Nombre maximal d'octets par requête d'ÉCRITURE réseau que le client NFS peut envoyer quand il écrit des données dans un fichier sur un serveur NFS. La taille réelle de la charge utile de données pour chaque requête NFS en ÉCRITURE est plus petite ou égale au réglage wsize. La plus grande charge utile gérée par le client NFS Linux est de 1 048 576 octets (un mégaoctet).
Comme pour rsize, la valeur de wsize est un entier positif multiple de 1024. Les valeurs de wsize inférieures à 1024 sont remplacées par 4096, et celles supérieures à 1 048 576 par 1 048 576. Si la valeur définie est bien dans l'étendue valable mais qu'elle n'est pas multiple de 1024, elle est arrondie au multiple de 1024 inférieur le plus proche.
Si la valeur de wsize n'est pas définie, ou si la valeur wsize indiquée est supérieure au maximum que soit le client, soit le serveur peuvent gérer, le client et le serveur négocient la plus grande valeur de wsize qu'ils peuvent tous les deux gérer.
L'option wsize de mount telle qu'elle a été indiquée sur la ligne de commande de mount(8) apparaît dans le fichier /etc/mtab. Cependant, la valeur réelle de wsize négociée par le client et le serveur est indiquée dans le fichier /proc/mounts.
Définir si le client peut mettre en cache les attributs des fichiers. Si aucune option n'est indiquée (ou si c'est ac qui est indiqué), le client met en cache les attributs des fichiers.
Afin d'améliorer les performances, les clients NFS mettent en cache les attributs des fichiers. À intervalles de quelques secondes, un client NFS vérifie la version du serveur de chaque attribut de fichier pour rechercher des mises à jour. Les modifications qui interviennent pendant ces petits intervalles restent inaperçues tant que le client n'a pas consulté de nouveau le serveur. L'option noac empêche la mise en cache des attributs de fichiers par le client, ce qui permet aux applications de détecter plus rapidement les modifications des fichiers sur le serveur.
En plus d'empêcher le client de mettre en cache les attributs des fichiers, l'option noac force l'écriture synchronisée pour les applications afin que les modifications sur un fichier soient immédiatement visibles sur le serveur. De cette façon, les autres clients peuvent rapidement détecter les nouvelles écritures lors de la vérification des attributs du fichier.
L'usage de l'option noac offre une plus grande cohérence du cache aux clients NFS qui accèdent aux mêmes fichiers, mais au prix d'une pénalisation significative des performances. C'est pour cette raison qu'une utilisation judicieuse des verrouillages (« locking ») de fichiers est préférable. La section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES contient une présentation détaillée de ces approches.
Durée minimale (en seconde) de mise en cache des attributs d'un fichier normal par un client NFS avant leur actualisation depuis le serveur. La valeur par défaut est de 3 secondes si cette option n'est pas définie. Consulter la section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES pour des explications complètes sur la mise en cache des attributs.
Durée maximale (en seconde) de mise en cache des attributs d'un fichier normal par un client NFS avant leur actualisation depuis le serveur. La valeur par défaut est de 60 secondes si cette option n'est pas définie. Consulter la section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES pour des explications complètes sur la mise en cache des attributs.
Durée minimale (en seconde) de mise en cache des attributs d'un répertoire par un client NFS avant leur actualisation depuis le serveur. La valeur par défaut est de 30 secondes si cette option n'est pas définie. Consulter la section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES pour des explications complètes sur la mise en cache des attributs.
Durée maximale (en seconde) de mise en cache des attributs d'un répertoire par un client NFS avant leur actualisation depuis le serveur. La valeur par défaut est de 60 secondes si cette option n'est pas définie. Consulter la section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES pour des explications complètes sur la mise en cache des attributs.
L'utilisation de actimeo configure toutes les durées acregmin, acregmax, acdirmin et acdirmax à la même valeur. Si cette option n'est pas définie, le client NFS utilisera les valeurs par défaut de chacune des options décrites ci-dessus.
Déterminer le comportement de la commande mount(8) dans le cas d'un échec d'une tentative de montage d'une exportation. L'option fg entraîne l'arrêt de mount(8) avec un état d'erreur si la moindre partie de la requête de montage dépasse le temps alloué ou échoue complètement. C'est ce qui est appelé un montage en « premier plan » (pas en mode démon) et c'est le comportement par défaut si ni fg ni bg ne sont indiqués.
Si l'option bg est indiquée, un dépassement du temps alloué ou un échec entraînera la création d'un enfant (fork) qui continuera à essayer de monter le partage. Le parent s'interrompt immédiatement en renvoyant un code de sortie à zéro. C'est ce qui est appelé un montage en « arrière-plan » (en mode démon).
Si le répertoire servant de point de montage local n'existe pas, la commande mount(8) se comporte comme si la requête était restée sans réponse (délai dépassé). Cela permet aux montages NFS imbriqués définis dans /etc/fstab d’être exécutés dans n'importe quel ordre lors de l'initialisation du système, même si certains serveurs NFS ne sont pas encore disponibles. On peut aussi gérer ces problèmes grâce à un automonteur (consulter automount(8) pour plus de détails).
Lors de l’utilisation d’un protocole orienté connexion tel que TCP, il peut parfois être avantageux d’établir plusieurs connexions entre le client et le serveur. Par exemple, si les clients ou les serveurs sont équipés de plusieurs cartes d’interface réseau (NIC), l’utilisation de plusieurs connexions pour répartir la charge peut améliorer les performances générales. Dans de tels cas, l’option nconnect permet à l’utilisateur de préciser le nombre de connexions à établir entre le client et le serveur jusqu’à un maximum de 16.
Il est à remarquer que l’option nconnect peut aussi être utilisée par quelques pilotes pNFS pour décider combien de connexions vers les serveurs de données sont à utiliser.
Indiquer s'il faut utiliser les requêtes READDIRPLUS de NFS version 3 ou 4. Si cette option n'est pas définie, le client NFS utilisera les requêtes READDIRPLUS sur les montages en NFS version 3 ou 4 pour la lecture des petits répertoires. Certaines applications sont plus efficaces si le client n'utilise que des requêtes READDIR pour tous les répertoires.
Nombre de minutes pendant lequel le montage NFS sera retenté par la commande mount(8), en arrière-plan ou au premier plan, avant d'abandonner. Si cette option n'est pas définie, la valeur par défaut pour le premier plan est de 2 minutes et celle pour l'arrière-plan est 10 000 minutes, soit environ une semaine à 80 minutes près. La commande mount(8) s'arrêtera dès le premier échec si on lui passe la valeur 0.
Il est à remarquer que cela affecte le nombre d’essais effectués, mais n’affecte pas le délai causé par chaque nouvel essai. Pour UDP, chaque essai prend le temps déterminé par les options timeo et retrans qui par défaut est à peu près de 7 secondes. Pour TCP il est de 3 minutes, mais les délais d’expiration TCP du système peuvent parfois limiter le délai d’expiration de chaque retransmission aux environs de 2 minutes.
Une liste de types de sécurité, séparés pas des deux-points, à utiliser pour accéder aux fichiers de l’exportation montée. Si le serveur ne prend en charge aucun de ces types, l'opération de montage échoue. Si l'option sec= n'est pas indiquée, le client essaie de trouver un type de sécurité pris en charge à la fois par le client et le serveur. Les types de sécurité pris en charge sont none, sys, krb5, krb5i et krb5p. Consulter la section CONSIDÉRATIONS DE SÉCURITÉ pour les détails.
Déterminer comment le client partage ses caches de données et d'attributs de fichiers lorsqu'une même exportation est montée plus d'une fois en même temps. L'utilisation d'un seul cache réduit les besoins en mémoire sur le client et présente aux applications un contenu identique lorsque l'on accède au même fichier distant par différents points de montage.
Si aucune des options n'est indiquée, ou si l'option sharecache est demandée, un seul cache est utilisé pour tous les points de montage qui accèdent à la même exportation. Si l'option nosharecache est indiquée, ce point de montage utilise un cache unique. Notez que lorsque les caches des données et des attributs sont partagés, les options de montage du premier point de montage s'appliquent pour les futurs montages simultanés de cette même exportation.
En ce qui concerne le noyau 2.6.18, le comportement défini par nosharecache est le comportement traditionnel normal. Cela est considéré comme dangereux pour les données puisque de multiples copies mises en cache du même fichier sur le même client peuvent se désynchroniser suite à une mise à jour locale d'une des copies.
Indiquer si le client NFS doit utiliser un port source privilégié quand il communique avec un serveur NFS pour ce point de montage. Si cette option n'est pas précisée, ou si l'option resvport est précisée, le client NFS utilise un port source privilégié. Si l'option noresvport est activée, le client NFS utilise un port source non privilégié. Cette option est permise par les noyaux 2.6.28 et suivants.
Utiliser un port source non privilégié permet d'augmenter le nombre maximal de points de montage permis par client, mais les serveurs NFS doivent être configurés pour permettre la connexion de clients par des ports source non privilégiés.
Veuillez consulter la section CONSIDÉRATIONS DE SÉCURITÉ pour d'importantes précisions.
Préciser comment le noyau gère son cache d’entrées de répertoire pour un point de montage donné. mode peut être all, none, pos ou positive. Cette option est prise en charge par les noyaux 2.6.28 et suivants.
Le client NFS Linux garde en cache tous les résultats des requêtes NFS LOOKUP. Si l’entrée de répertoire recherchée existe sur le serveur, le résultat est considéré comme positif, sinon il est considéré comme négatif.
Si cette option n'est pas précisée, ou si all est précisé, le client suppose que les deux types d'entrées (positif ou négatif) du cache de répertoire sont valables jusqu'à ce que les attributs mis en cache de leur répertoire parent expirent.
Si pos ou positive est précisé, le client suppose que les entrées positives sont valables jusqu'à ce que les attributs mis en cache de leur répertoire parent expirent, mais revalide toujours les entrées négatives avant qu'une application puisse les utiliser.
Si none est précisé, le client revalide les deux types d'entrées mises en cache de répertoire avant qu'une application puisse les utiliser. Cela permet une détection rapide des fichiers qui ont été créés ou supprimés par d'autres clients, mais peut avoir des répercussions sur ces applications et les performances du serveur.
La partie COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES contient des explications détaillées sur ces arbitrages.
Activer ou désactiver le cache des pages de données (en lecture seule) du disque local en utilisant l'outil FS-Cache. Consultez cachefilesd(8) et Documentation/filesystems/caching dans le code source du noyau pour plus de détails sur la configuration de l'outil FS-Cache. La valeur par défaut est nofsc.
L’option sloppy est une solution de remplacement pour l’option -s de mount.nfs
Indiquer l’utilisation d’une sécurité de la couche transport pour protéger le trafic réseau NFS pour ce point de montage. politique peut être none, tls ou mtls.
Si none est indiqué, la sécurité de la couche transport est désactivée, même si le serveur NFS la gère.
Si tls est indiqué, le client utilise RPC avec TLS pour la confidentialité au cours du transport.
Si mtls est indiqué, le client utilise RPC avec TLS pour s’authentifier lui-même et pour assurer la confidentialité au cours du transport.
Si soit tls ou mtls est indiqué et que le serveur ne prend pas en charge RPC avec TLS ou que l’authentification de pair échoue, l’essai de montage échoue.
Si l’option xprtsec= n’est pas indiquée, le comportement par défaut dépend de la version du noyau, mais habituellement est équivalent à xprtsec=none.

Options pour les versions NFS 2 et 3 uniquement

Utilisez ces options ainsi que les options de la sous-section précédente uniquement pour les systèmes de fichiers de type NFS version 2 et 3.

L'identifiant réseau idreseau détermine le transport utilisé pour communiquer avec le serveur NFS. Les options possibles sont udp, udp6, tcp, tcp6, rdma et rdma6. Les valeurs qui se terminent par 6 utilisent des adresses IPv6 et ne sont disponibles que si la prise en charge de TI-RPC est intégrée. Les autres utilisent des adresses IPv4.
Chaque protocole de transport utilise différents réglages de retrans et de timeo (se référer à la description de ces deux options de montage).
En plus de contrôler la façon dont le client NFS transmet les requêtes au serveur, cette option de montage gère aussi la façon dont la commande mount(8) communique avec les services rpcbind et mountd du serveur. Indiquer un ID réseau qui utilise TCP entraîne l'utilisation de TCP par tout le trafic passant par la commande mount(8) ou le client NFS. Indiquer un ID réseau qui utilise UDP entraîne l'utilisation d'UDP par tous les trafics.
Avant d'utiliser NFS sur UDP, consultez la section MÉTHODES DE TRANSPORT.
Si l'option proto de montage n'est pas définie, la commande mount(8) découvrira quels protocoles sont acceptés par le serveur et choisira un transport approprié pour chacun des services. Consultez la section MÉTHODES DE TRANSPORT pour plus de détails.
L'option udp est une solution de remplacement pour proto=udp, incluse pour la compatibilité avec d'autres systèmes d'exploitation.
Avant d'utiliser NFS sur UDP, consultez la section MÉTHODES DE TRANSPORT.
L'option tcp est une solution de remplacement pour proto=tcp, incluse pour la compatibilité avec d'autres systèmes d'exploitation.
L'option rdma est une solution de remplacement pour proto=rdma.
Valeur numérique du port du service NFS sur le serveur. Si le service NFS du serveur n'est pas accessible sur le port indiqué, la requête de montage échoue.
Si cette option n'est pas définie, ou si le port indiqué est 0, le client NFS utilise le numéro du port du service NFS publié par le service rpcbind du serveur. La requête de montage échoue si le service rpcbind du serveur n'est pas accessible, si le service NFS du serveur n'est pas enregistré dans son service rpcbind, ou si le service NFS du serveur n'est pas accessible sur le port publié.
Valeur numérique du port de mountd sur le serveur. Si le service mountd du serveur n'est pas présent sur le port indiqué, la requête de montage échoue.
Si cette option n'est pas définie, ou si le port indiqué est 0, la commande mount(8) utilise le numéro du port du service mountd publié par le service rpcbind du serveur. La requête de montage échoue si le service rpcbind du serveur n'est pas accessible, si le service mountd du serveur n'est pas enregistré dans son service rpcbind ou si le service mountd du serveur n'est pas accessible sur le port publié.
Cette option peut être utilisée pour les montages sur un serveur NFS à travers un pare-feu qui bloque le protocole rpcbind.
Le transport utilisé par le client NFS pour transmettre ses requêtes au service mountd d'un serveur NFS quand il lance cette requête de montage, puis quand il démontera ensuite ce montage.
idreseau peut valoir udp ou tcp qui utilisent des adresses IPv4, ou bien, si TI-RPC est intégré dans la commande mount.nfs, udp6 ou tcp6 qui utilisent des adresses IPv6.
Cette option peut être utilisée pour monter un serveur NFS à travers un pare-feu qui bloque des transferts spécifiques. Lorsqu’elle est utilisée avec l'option proto, différents modes de transfert peuvent être choisis pour les requêtes vers mountd et NFS. Si le serveur ne propose pas de service mountd pour le transfert indiqué, la requête de montage échoue.
Veuillez consulter la section MÉTHODES DE TRANSPORT pour plus de renseignements sur la manière dont l'option de montage mountproto interagit avec l'option proto.
Le nom d'hôte de la machine qui exécute le mountd. Si cette option n'est pas définie, la commande mount(8) considère que le service mountd est assuré par la machine qui offre le service NFS.
Numéro de version des RPC utilisé pour contacter le démon mountd du serveur. Si cette option n'est pas définie, le client utilise un numéro de version approprié à la version de NFS requise. Cette option est utile quand de nombreux services NFS sont offerts par un seul et même serveur distant.
La taille maximale d'un composant du nom de chemin de ce montage. Si cette option n'est pas définie, la taille maximale est négociée avec le serveur. Dans la plupart des cas, cette taille maximale est 255 caractères.
Des versions précédentes de NFS ne gèrent pas cette négociation. L'utilisation de cette option garantit que pathconf(3) donnera bien la longueur maximale aux applications pour ces versions.
Indiquer s'il faut utiliser le protocole auxiliaire NLM pour verrouiller les fichiers sur le serveur. Si aucune option n'est indiquée (ou si c'est lock qui est choisi), le verrouillage NLM est activé pour ce point de montage. Si on utilise l'option nolock, les applications peuvent verrouiller les fichiers, mais ces verrous n’excluent que les autres applications qui tournent sur ce même client. Les applications distantes ne sont pas affectées par ces verrous.
Le verrouillage NLM doit être désactivé avec l'utilisation de l'option nolock si /var est monté à l'aide de NFS parce que /var contient des fichiers utilisés par l'implémentation de NLM sous Linux. L'usage de nolock est aussi requis lors des montages des exportations de serveurs NFS ne gérant pas le protocole NLM.
Indiquer s'il faut utiliser la sémantique de cohérence de cache close-to-open. Si aucune option n'est indiquée (ou si c'est cto qui est indiquée), le client utilise la sémantique de cohérence de cache close-to-open. Si c'est l'option nocto qui est indiquée, le client utilise une heuristique non standard pour savoir quand les fichiers ont changé sur le serveur.
L'utilisation de l'option nocto peut améliorer les performances des montages en lecture seule, mais devrait être limitée au cas où les données sur le serveur ne changent qu’occasionnellement. La section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES expose le comportement de cette option en détails.
Indiquer s'il faut utiliser le protocole auxiliaire NFSACL sur ce point de montage. Le protocole auxiliaire NFSACL est un protocole propriétaire mis en œuvre dans Solaris et qui gère les listes de contrôle d'accès (ACL). NSFACL n'est jamais devenu un élément standard de la spécification du protocole NFS.
Si ni acl ni noacl ne sont précisées, le client NFS négocie avec le serveur afin de savoir si le protocole NFSACL est géré et l'utilise dans ce cas. La désactivation du protocole auxiliaire NFSACL est parfois rendue nécessaire quand la négociation pose des problèmes sur le client ou sur le serveur. Consultez la section CONSIDÉRATIONS DE SÉCURITÉ pour plus de détails.
Indiquer si le verrouillage local doit être utilisé pour les mécanismes de verrouillage flock, POSIX ou pour les deux. mécanisme peut être all, flock, posix ou none. Cette option est prise en charge par les noyaux 2.6.37 et suivants.
Le client Linux NFS fournit un moyen de poser des verrous locaux. Les applications peuvent donc verrouiller des fichiers, mais ces verrous n’excluent que les autres applications qui tournent sur ce même client. Les applications distantes ne sont pas affectées par ces verrous.
Si cette option n'est pas précisée, ou si none est précisé, le client suppose que les verrous ne sont pas locaux.
Si all est spécifié, le client suppose que les deux types de verrous flock et POSIX sont locaux.
Si flock est spécifié, le client suppose que seuls les verrous flock sont locaux, et utilise le protocole NLM auxiliaire pour verrouiller les fichiers quand les verrous POSIX sont utilisés.
Si posix est spécifié, le client suppose que les verrous POSIX sont locaux, et utilise le protocole NLM auxiliaire pour verrouiller les fichiers quand les verrous flock sont utilisés.
Pour prendre en charge le comportement patrimonial de flock de façon semblable à celui des clients NFS < 2.6.12, il faut utiliser « local_lock=flock ». Cette option est requise lors de l'exportation des montages NFS à l'aide de Samba car Samba mappe les verrous du mode partage de Windows comme flock. Puisque les clients NFS > 2.6.12 implémentent flock en émulant les verrous POSIX, cela aboutira à un conflit de verrous.
NOTE : quand elles sont utilisées ensemble, l'option de montage « local_lock » sera écrasée par les options de montage « nolock »/« lock ».

Options pour NFS version 4 uniquement

Ces options sont à utiliser ainsi que les options de la première sous-section ci-dessus pour les systèmes de fichiers de type NFS version 4 et plus récents.

L'identifiant réseau idreseau détermine le transport utilisé pour communiquer avec le serveur NFS. Les options possibles sont tcp, tcp6, rdma et rdma6. L'option tcp6 utilise des adresses IPv6 et n'est disponible que si la prise en charge de TI-RPC est intégrée. Les autres options utilisent des adresses IPv4.
Les serveurs NFS version 4 doivent prendre en charge TCP, donc si cette option de montage n'est pas précisée, le client NFS version 4 utilise le protocole TCP. Veuillez vous référer à la section MÉTHODES DE TRANSPORT pour plus de détails.
Indiquer le numéro mineur de version du protocole. NFS 4 a introduit le « versionnage mineur » où des améliorations du protocole NFS peuvent être introduites sans toucher son numéro de version. Avant le noyau 2.6.38, la version mineure était toujours zéro et cette option n’est par reconnue. Après ce noyau, indiquer « minorversion=1 » active des fonctions avancées comme les sessions NFSv4.
Les noyaux récents permettent d’indiquer une version mineure en utilisant l’option vers=. Par exemple, indiquer vers=4.1 a le même effet que vers=4,minorversion=1.
Valeur numérique du port du service NFS sur le serveur. Si le service NFS du serveur n'est pas accessible sur le port indiqué, la requête de montage échoue.
Si cette option de montage n'est pas définie, le client NFS utilisera le numéro de port standard de NFS (2049) sans vérifier de prime abord le service rpcbind du serveur. Cette option permet à un client NFS version 4 de contacter un serveur NFS version 4 à travers un pare-feu qui bloquerait les requêtes rpcbind.
Si la valeur du port indiquée est 0, le client NFS utilisera le numéro de port du service NFS publié par le service rpcbind du serveur. La requête de montage échouera si le service rpcbind du serveur n'est pas disponible, si le service NFS du serveur n'est pas enregistré dans son service rpcbind ou si le service NFS du serveur n'est pas accessible sur le port publié.
Indiquer s'il faut utiliser la sémantique de cohérence du cache close-to-open pour les répertoires NFS de ce point de montage. Si ni cto ni nocto ne sont indiquées, la sémantique de cohérence du cache close-to-open sera utilisée par défaut pour les répertoires.
La politique de mise en cache des données des fichiers n'est pas concernée par cette option. La section COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES décrit le comportement de cette option en détails.
Indiquer une seule adresse IPv4 (quadruplet séparé par des points) ou une adresse IPv6 qui n'est pas un lien local que le client NFS signalera pour permettre aux serveurs d’envoyer des requêtes de rappel NFS version 4.0 sur les fichiers de ce point de montage. Si le serveur ne peut pas établir de connexion de rappel (« callback ») sur ces clients, les performances peuvent être dégradées ou les accès à ces fichiers temporairement suspendus. Une valeur IPv4_ANY (0.0.0.0) ou n’importe quelle adresse IPv6 équivalente peut être indiquée qui signalera au serveur NFS que ce client NFS ne veut pas de délégations.
Si cette option n'est pas indiquée, la commande mount(8) essaie de découvrir automatiquement une adresse de rappel (« callback ») appropriée. La procédure de découverte automatique n'est cependant pas parfaite. Dans le cas d'interfaces réseau multiples, de directives de routages spéciales ou de typologie réseau atypique, l'adresse exacte à utiliser pour les rappels peut ne pas être triviale à déterminer.
Les versions 4.1 et 4.2 du protocole NFS utilisent la connexion TCP établie par le client pour les requêtes de rappel, donc ne requièrent pas au serveur de se connecter au client. Cette option affecte par conséquent seulement les montages NFS version 4.0.
Choisir si le client utilise une chaîne d’authentification qui est compatible avec TSM (Transparent State Migration) pour NFSv4. Si le serveur monté prend en charge la migration de NFSv4 avec TSM, indiquer l’option migration.
Certaines fonctions de serveur se comportent mal face à la chaîne d’authentification compatible avec la migration. L’option nomigration conserve l’utilisation de la chaîne d’authentification traditionnelle qui est compatible avec les serveurs NFS patrimoniaux. C’est aussi le comportement si aucune option n’est indiquée. Un état ouvert et verrouillé d’un client ne peut être migré de manière transparente quand il s’identifie lui-même avec une chaîne d’identification traditionnelle.
Cette option de montage n’a aucun effet avec les versions mineures de NFSv4 plus récentes que zéro, qui utilisent des chaînes d’identification compatibles avec TSM.
Alors que l’option nconnect définit une limite du nombre de connexions pouvant être établies sur une adresse IP de serveur donnée, l’option max_connect permet à l’utilisateur d’indiquer le nombre maximal de connexions vers des adresses IP de serveur différentes qui appartiennent au même serveur NFSv4.1+ (connexions de session simultanées) jusqu’à une limite de 16. Quand le client découvre que cela établit un ID de client à un serveur déjà existant, au lieu d’abandonner le transport réseau nouvellement créé, le client ajoute cette nouvelle connexion à la liste des transports disponibles pour ce client RPC.
Quand un client découvre un nouveau système de fichiers sur un serveur NFSv4.1+, l’option de montage trunkdiscovery fera qu’il enverra un GETATTR pour l’attribut fs_locations. S’il reçoit une réponse de longueur non nulle, il itérera à travers la réponse et pour chaque emplacement de serveur il établira une connexion, enverra un EXCHANGE_ID et testera le « trunking » de session. Si le test de « trunking » réussit, la connexion sera ajoutée à l’ensemble existant des transports pour le serveur, en respectant la limite indiquée par l’option max_connect. La valeur par défaut est notrunkdiscovery.

SYSTÈME DE FICHIERS DE TYPE nfs4

Le type nfs4 de système de fichiers est une ancienne syntaxe précisant l'utilisation de NFSv4. Il peut toujours être utilisé avec toutes les options communes et avec celles spécifiques à NFSv4, à l'exception de l'option de montage nfsvers

FICHIER DE CONFIGURATION DU MONTAGE

Si la commande de montage est configurée en ce sens, toutes les options de montage décrites dans la section précédente peuvent être configurées dans le fichier /etc/nfsmount.conf. Référez-vous à nfsmount.conf(5) pour plus de détails.

EXEMPLES

Pour réaliser un montage NFS version 3, le type de système de fichiers à utiliser est nfs et l’option de montage nfsvers=3 doit être indiquée. Pour réaliser un montage NFS version 4, le type de système de fichiers à utiliser est soit nfs avec l’option de montage nfsvers=4 ou le type nfs4.

L'exemple de fichier /etc/fstab suivant permet à la commande de montage de négocier des valeurs par défaut convenables pour le comportement de NFS.

	serveur:/export	/mnt	nfs	defaults	0 0

Cet exemple montre comment réaliser un montage NFS version 4 à travers TCP, utilisant l'authentification mutuelle avec Kerberos 5.

	serveur:/export	/mnt	nfs4	sec=krb5	0 0

Cet exemple montre comment réaliser un montage NFS version 4 à travers TCP, avec le mode privé de Kerberos 5 ou celui d’intégrité des données.

	serveur:/export	/mnt	nfs4	sec=krb5p:krb5i	0 0

Cet exemple peut servir à réaliser le montage de /usr par NFS.

	serveur:/export	/usr	nfs	ro,nolock,nocto,actimeo=3600	0 0

Cet exemple montre comment monter un serveur NFS en utilisant une adresse brute link-local IPv6.

	[fe80::215:c5ff:fb3e:e2b1%eth0]:/export	/mnt	nfs	defaults	0 0

MÉTHODES DE TRANSPORT

Les clients NFS envoient leurs requêtes aux serveurs NFS grâce aux appels de procédures distantes (« Remote Procedure Calls »), les RPCs. Le client RPC découvre automatiquement les terminaisons d’accès du service distant, gère l'authentification par requête, ajuste les paramètres des requêtes afin de gérer l'ordre des octets sur le client et le serveur (« endianness ») et se charge de la retransmission des requêtes qui pourraient s'être perdues dans le réseau ou sur le serveur. Les requêtes et les réponses RPC circulent sur un transport réseau.

Dans la plupart des cas, la commande mount(8), le client NFS et le serveur NFS peuvent négocier automatiquement les transports adaptés et la taille de données adéquate pour les transferts pour un point de montage. Cependant, dans certains cas, il peut être bénéfique d'indiquer explicitement ces réglages grâce aux options de montage.

Traditionnellement, les clients NFS se servaient uniquement du transport UDP pour transmettre des requêtes aux serveurs. Bien que son implémentation soit simple, NFS sur UDP a de nombreuses limitations qui l'empêchent d'obtenir de bonnes performances et un fonctionnement fluide dans certains environnements de déploiement courants. Un taux de paquets perdus même insignifiant entraîne la perte de requêtes NFS complètes. On règle alors généralement le délai de dépassement (« timeout ») à une valeur inférieure à la seconde afin que les clients puissent récupérer rapidement en cas de requêtes rejetées. Cela peut entraîner une surcharge du trafic réseau et du serveur.

Cependant, UDP peut être assez efficace grâce à des réglages spécifiques lorsque le MTU du réseau dépasse la taille de transfert de données de NFS (par exemple dans les environnements réseau qui utilisent les trames Ethernet Jumbo). Dans ces cas, il est judicieux d'adapter les réglages rsize et wsize de façon à ce que chaque requête de lecture ou d'écriture NFS soit contenue dans quelques trames du réseau (voire même dans une seule trame). Cela réduit la probabilité qu'une perte d'une simple trame réseau de la taille de la MTU entraîne la perte complète d'un grande requête en lecture ou écriture.

TCP est le protocole de transport utilisé par défaut dans toutes les implémentations modernes de NFS. Il est efficace dans pratiquement tous les environnements réseau concevables et offre d'excellentes garanties contre la corruption de données que pourrait entraîner un incident réseau. TCP est souvent obligatoire pour accéder à un serveur à travers un pare-feu.

Dans des conditions normales, les réseaux rejettent des paquets bien plus souvent que les serveurs NFS ne rejettent de requêtes. C'est pourquoi un réglage agressif de délai de dépassement (« time-out ») de retransmission pour NFS sur TCP est inutile. Les réglages habituels de délai de dépassement pour NFS sur TCP varient entre une et dix minutes. Après qu'un client a terminé ses retransmissions (la valeur de l'option retrans de montage), il considère que le réseau a subi un cloisonnement et tente de se reconnecter au serveur sur un nouveau socket. Puisque TCP rend fiable le transport de données sur le réseau, rsize et wsize peuvent en toute sécurité prendre pour valeur par défaut la plus grande valeur gérée à la fois par le client et par le serveur, indépendamment de la taille du MTU du réseau.

Utilisation de l'option de montage mountproto

Cette section s'applique uniquement aux versions 2 et 3 de montages NFS car NFS 4 n'utilise pas un protocole différent pour les requêtes de montage.

Le client Linux de NFS peut utiliser différents modes de transport pour contacter le service rpcbind d'un serveur NFS, son service mountd, son gestionnaire de verrous réseau (NLM – Network Lock Manager) et son service NFS. Le mode exact de transport utilisé par le client Linux de NFS pour chaque point de montage dépend des réglages des options de transport de montage, qui incluent proto, mountproto udp et tcp.

Le client envoie des notifications au gestionnaire d’état réseau (NSM : Network Status Manager) à l'aide d’UDP, quel que soit le mode de transport précisé. Il écoute cependant les notifications NSM du serveur à la fois sur UDP et TCP. Le protocole gérant la liste de contrôles d'accès à NFACL (NFS Access Control List) utilise le même mode de transport que le service NFS principal.

Si aucune option n'est précisée quant au mode de transport, le client Linux de NFS utilise UDP pour contacter le service mountd du serveur et TCP pour contacter ses services NLM et NFS par défaut.

Si le serveur ne gère pas ces modes de transfert pour ces services, la commande mount(8) essaye de trouver quel mode est pris en charge par le serveur et essaye une fois de se reconnecter avec ce mode. Si le serveur ne propose aucun mode géré par le client ou est mal configuré, la requête de montage échoue. Si l'option bg a été passée, la commande de montage passe en arrière-plan et continue d'essayer la requête de montage demandée.

Quand l'une des options proto, udp ou tcp est passée mais que mountproto ne l'est pas, le mode de transfert demandé est utilisé à la fois pour contacter le service mountd du serveur et ses services NLM et NFS.

Si l'option mountproto est passée mais que ni proto, ni udp et ni tcp n'est passée alors le mode demandé est utilisé pour la requête de montage initiale, mais la commande de montage essaye de découvrir quel mode de transfert est pris en charge pour le protocole NFS, et préférera TCP si les deux modes sont implémentés.

Si mountproto et proto (ou udp ou tcp) sont passés en même temps, le mode de transport indiqué par l'option mountproto est utilisé pour la requête initiale de mountd et le mode indiqué par l’option proto (ou udp ou tcp) est utilisé pour NFS quel que soit l'ordre de ces options. Aucune découverte automatique de service n’est faite si ces options sont passées.

Si l'une des options proto, udp, tcp ou mountproto est passée plus d'une fois dans une même ligne de commande de montage, l’instance la plus à droite de chacune de ces options prendra effet.

Utiliser NFS sur UDP sur des connexions haut débit

Utiliser NFS sur UDP avec des connexions haut débit comme Gigabit peut causer silencieusement des corruptions de données.

Le problème peut être déclenché lors de fortes charges et est causé par des difficultés dans le réassemblage de fragments IP. Les lectures et écritures par NFS transmettent typiquement des paquets UDP de 4 kilooctets ou plus, qui doivent être cassés en plusieurs fragments pour être envoyés sur le lien Ethernet pour lequel la taille des paquets est limitée à 1 500 octets par défaut. Ce processus a lieu au niveau de la couche réseau IP et est appelé fragmentation.

Afin d'identifier les fragments qui proviennent du même paquet, IP attribue un identifiant IP (IP ID) sur 16 bits à chaque paquet. Les fragments générés à partir du même paquet UDP auront le même identifiant IP. Le système destinataire récupère ces fragments et les combine pour reformer les paquets UDP originaux. Ce processus est appelé réassemblage. Le délai d'expiration par défaut pour le réassemblage de paquets est de 30 secondes. Si la pile réseau ne reçoit pas tous les fragments d'un paquet donné pendant cet intervalle de temps, elle suppose que les fragments manquants se sont perdus et rejette ceux qui ont déjà été reçus.

Le problème que cela crée sur des connexions à haut débit est dû au fait qu'il est possible d'envoyer plus de 655 356 paquets en 30 secondes. En fait, avec un trafic dense NFS, les identifiants IP se répètent au bout d'environ 5 secondes.

Cela a de sérieux effets sur le réassemblage : si un fragment se perd, un autre fragment d'un paquet différent mais avec le même identifiant IP arrivera avant l'expiration au bout de 30 secondes et la pile réseau combinera ces fragments pour former un nouveau paquet. La plupart du temps, les couches réseau au-dessus d’IP détecteront ce réassemblage non assorti — dans le cas d’UDP, la somme de contrôle UDP sur 16 bits sur la charge utile complète du paquet ne correspondra pas et UDP rejettera le mauvais paquet.

Cependant, comme la somme de contrôle UDP est seulement sur 16 bits, il y a une chance sur 65 536 qu'elle coïncide même si la charge utile du paquet est complètement aléatoire (ce qui très souvent n'est pas vrai). Si tel est le cas, une corruption de données silencieuse sera produite.

Cette possibilité doit être prise au sérieux, au moins sur Gigabit Ethernet. Les débits réseau de 100 Mbit/s peuvent être considérés comme moins problématiques, car dans la plupart des situations, la réinitialisation des identifiants IP prendra bien plus que 30 secondes.

Il est donc fortement recommandé d'utiliser NFS sur TCP là où c'est possible car TCP n'effectue pas de fragmentation.

Si vous devez absolument utiliser NFS sur UDP sur un réseau Gigabit Ethernet, quelques actions peuvent être effectuées pour limiter le problème et réduire la probabilité de corruption :

De nombreuses cartes réseau Gigabit sont capables de transmettre des trames plus grandes que la limite traditionnelle sur Ethernet de 1 500 octets (typiquement 9 000 octets). Utiliser ces grandes trames (Jumbo) vous permettra de faire fonctionner NFS sur UDP avec une taille de page de 8 ko sans fragmentation. Bien sûr, cela n'est possible que si toutes les stations impliquées gèrent les trames Jumbo.
Pour activer l'envoi de trames Jumbo sur une machine avec une carte réseau qui les gère, il suffit de configurer l'interface avec une valeur MTU de 9000.
Le réassemblage incorrect de fragments peut être aussi évité en diminuant ce délai sous le temps nécessaire à la réinitialisation des identifiants IP. Pour ce faire, écrivez simplement la nouvelle valeur du délai (en seconde) dans le fichier /proc/sys/net/ipv4/ipfrag_time.
Une valeur de 2 secondes diminuera fortement la probabilité d'une collision d'identifiants IP sur une seule liaison Gigabit, tout en permettant un délai d'expiration raisonnable lors de la réception d'un trafic fragmenté depuis des serveurs distants.

COHÉRENCE DES DONNÉES ET DES MÉTADONNÉES

Certains systèmes de fichiers modernes pour les grappes (cluster) offrent une cohérence absolue du cache à leurs clients. La cohérence parfaite de cache pour des clients NFS hétérogènes est difficile à obtenir, surtout sur les réseaux de grandes tailles. Dans ce cas, NFS adopte une cohérence de cache plus faible qui satisfait les contraintes de la plupart des types de partage de fichiers.

Cohérence de cache « close-to-open »

Classiquement, le partage de fichier est complètement séquentiel. Le client A ouvre d’abord un fichier, y écrit quelque chose et le referme. Puis le client B ouvre le même fichier et lit les modifications.

Quand une application ouvre un fichier stocké sur un serveur NFS version 3, le client NFS vérifie que le fichier existe sur le serveur et est accessible à cette application en envoyant une requête GETATTR ou ACCESS. Le client NFS envoie ces requêtes sans tenir compte de l’ancienneté des attributs de fichier mis en cache.

Quand l'application ferme le fichier, le client NFS y écrit toutes les modifications en attente afin que le prochain client ouvrant ce fichier puisse en voir les changements. Cela donne l'opportunité au client NFS de prévenir l'application de toute erreur en écriture sur le serveur grâce au code de retour de close(2).

Le comportement consistant à vérifier au moment de l’ouverture et à vider à la fermeture est appelé close-to-open cache consistency (consistance de cache close-to-open) ou CTO. Il peut être désactivé en entier pour un point de montage en utilisant l’option de montage nocto.

Faible cohérence de cache

Il y a toujours des cas dans lesquels le cache de données du client contient des données incohérentes. Dans la version 3 du protocole NFS est apparue la « faible cohérence de cache » (appelée aussi WCC – weak cache consistency), offrant une méthode efficace de vérification des attributs d'un fichier avant et après une requête unique. Cela permet à un client une meilleure perception des modifications qui ont pu être réalisées par les autres clients.

Quand un client génère de nombreuses opérations concomitantes qui modifient le même fichier au même moment (par exemple lors d’écritures asynchrones en arrière-plan), il est difficile de savoir si le fichier a été modifié par ce client ou par un autre.

Mise en cache des attributs

L'utilisation de l'option de montage noac permet de réaliser la cohérence de la mise en cache des attributs pour de multiples clients. Pratiquement toutes les opérations de système de fichiers vérifient les informations d'attributs de fichiers. Le client garde cette information en cache pendant un certain temps afin de réduire la charge du serveur et du réseau. Quand noac est activée, le cache des attributs de fichier est désactivé sur le client et chaque opération qui doit vérifier les attributs des fichiers doit impérativement s'adresser au serveur. Cela permet au client de voir rapidement les modifications sur un fichier, en contrepartie d'une augmentation importante des opérations sur le réseau.

Soyez attentif à ne pas confondre l'option noac avec « pas de mise en cache des données ». L'option de montage noac empêche la mise en cache par le client des métadonnées du fichier, mais il existe toujours des cas dans lesquels des incohérences de données en cache peuvent survenir entre le client et le serveur.

Le protocole NFS n'a pas été conçu pour gérer la cohérence absolue des caches de systèmes de fichiers dans des grappes sans qu'il soit nécessaire d'utiliser des types particuliers de sérialisation au niveau applicatif. Si la cohérence absolue du cache est nécessaire aux clients, les applications devront utiliser le verrouillage de fichiers. Comme solution de remplacement, les applications pourront aussi utiliser le drapeau O_DIRECT lors de l'ouverture des fichiers afin de désactiver totalement la mise en cache des données.

Entretien des horodatages de fichier

Les serveurs NFS sont responsables de la gestion des horodatages de fichier et de répertoire (atime, ctime et mtime). Quand un fichier est accédé ou mis à jour sur un serveur NFS, ses horodatages sont mis à jour comme ils le seraient sur un système de fichiers local pour une application.

Les clients NFS mettent en cache les attributs de fichier, horodatages inclus. Les horodatages de fichier sont mis à jour quand les attributs sont récupérés à partir du serveur NFS. Par conséquent, un certain délai peut exister avant que les mises à jour d’horodatage sur un serveur NFS apparaissent aux applications sur les clients NFS.

Pour se conformer aux normes de système de fichiers POSIX, le client Linux NFS se fie aux serveurs NFS pour conserver correctement à jour les horodatages mtime et ctime. Il réalise cela en vidant les changements locaux de données sur le serveur avant de rapporter mtime aux applications à l’aide d’appels système tels que stat(2).

Le client Linux gère les mises à jour de atime plus grossièrement. Les clients NFS entretiennent des bonnes performances en mettant en cache les données, mais cela signifie que les lectures d’application, qui normalement mettent à jour atime, ne sont pas reportées sur le serveur où l’atime du fichier est réellement entretenu.

À cause de ce comportement de mise en cache, le client Linux de NFS ne prend pas en charge les options génériques de montage relatives à atime. Consulter mount(8) pour plus de détails sur ces options.

En particulier, les options de montage atime/noatime, diratime/nodiratime, relatime/norelatime et strictatime/nostrictatime n’ont aucun effet sur les montages NFS.

/proc/mounts peut rapporter que l’option de montage relatime est définie sur les montages NFS, mais en fait les sémantiques de atime sont toujours comme décrit ici et ne sont pas comme les sémantiques de relatime.

Mise en cache des entrées de répertoire

Le client Linux de NFS garde en cache le résultat de toutes les requêtes NFS LOOKUP. Si l’entrée de répertoire demandée existe sur le serveur, le résultat de recherche est considéré comme positif. Sinon, si l’entrée n'existe pas (c'est-à-dire si le serveur retourne ENOENT), le résultat de recherche sera considéré comme négatif.

Afin de détecter l'ajout ou la suppression d’entrées de répertoire sur le serveur, le client Linux de NFS regarde la date de modification (« mtime ») du répertoire. Si le client détecte un changement dans cette date, le client supprime tous les résultats LOOKUP encore en cache concernant ce répertoire. Comme la date de modification est un attribut conservé en cache, il est possible qu'un peu de temps se passe avant que le client remarque le changement. Référez-vous aux descriptions des options de montage acdirmin, acdirmax et noac pour plus d'informations quant à la manière dont la date de modification est mise en cache.

Mettre en cache les entrées de répertoire améliore les performances des applications qui ne partagent pas de fichiers avec des applications sur d’autres clients. Cependant, l'utilisation d'informations en cache sur des répertoires peut interférer avec des applications qui tournent simultanément sur de nombreux clients et qui doivent détecter rapidement la création ou la suppression de fichiers. L'option de montage lookupcache permet de personnaliser certains comportements de mise en cache d’entrée de répertoire.

Avant la version 2.6.28 du noyau, le client Linux de NFS cherchait uniquement les résultats de recherche positifs. Cela permettait aux applications de détecter rapidement de nouvelles entrées de répertoire créées par d'autres clients, tout en conservant une partie des bénéfices dus à la mise en cache. Si une application dépend de cet ancien comportement, vous pouvez utiliser l'option lookupcache=positive.

Si le client ignore son cache et valide toutes les requêtes de recherche d’application avec le serveur, il peut alors détecter immédiatement toute création ou suppression d’entrée de répertoire par un autre client. Vous pouvez forcer ce comportement avec l'option lookupcache=none. L'absence de mise en cache d’entrées de répertoire exige une augmentation du nombre de requêtes NFS, et donc une perte de performances. Empêcher la recherche sur le cache devrait permettre une moindre perte au niveau des performances que d'utiliser noac, et n'a aucun effet sur la manière dont le client NFS met en cache les attributs d'un fichier.

Option de montage sync

Le client NFS gère l'option de montage sync différemment d'autres systèmes de fichiers (consulter mount(8) pour une description générique des options de montage sync et async). Si ni sync ni async ne sont indiquées (ou si l'option async est indiquée), le client NFS retarde l'envoi au serveur des ordres d'écriture des applications jusqu'à ce que l'un de ces événements survienne :

La saturation en mémoire entraîne une demande de ressources mémoire au système.
Une application met à jour (« flush ») les données d'un fichier de manière explicite avec sync(2), msync(2) ou fsync(3).
Une application ferme un fichier avec close(2).
Le fichier est verrouillé/déverrouillé grâce à fcntl(2).

Autrement dit, dans les conditions normales d'utilisation, des données écrites par une application peuvent ne pas apparaître instantanément sur le serveur qui héberge le fichier.

Si l'option sync est précisée pour un point de montage, tout appel système qui écrit des données dans des fichiers de ce point de montage entraîne le vidage des données sur le serveur avant de revenir en espace utilisateur. Cela offre une meilleure cohérence du cache des données entre les clients, mais a un impact certain sur les performances.

Les applications peuvent utiliser le drapeau d'ouverture O_SYNC afin que les applications écrivent dans des fichiers individuels pour être immédiatement pris en compte par le serveur sans avoir à utiliser l'option de montage sync.

Utilisation des verrous de fichier avec NFS

Le Gestionnaire de Verrous Réseaux (NLM, Network Lock Manager) est un protocole auxiliaire distinct servant à gérer les verrous sur les fichiers dans la versions 3 de NFS. Pour gérer la récupération des verrous après le redémarrage d'un client ou du serveur, un second protocole (connu sous le nom de protocole Network Status Manager) est nécessaire. Dans la version 4 de NFS, le verrouillage des fichiers est directement pris en charge dans le protocole NFS et les protocoles NLM et NSM ne sont plus utilisés.

Dans la plupart des cas, les services NLM et NSM sont démarrés automatiquement et aucune configuration additionnelle n'est requise. La configuration en noms de domaine pleinement qualifiés (FQDN) de tous les clients NFS est nécessaire pour permettre aux serveurs NFS de retrouver leurs clients pour les informer des redémarrages de serveur.

NLM ne gère que les verrous partagés de fichier. Pour verrouiller les fichiers NFS, il faut utiliser fcntl(2) avec les commandes F_GETLK et F_SETLK. Le client NFS convertit les verrous de fichiers obtenus grâce à flock(2) en verrous partagés.

Lors du montage de serveurs ne gérant pas le protocole NLM ou lorsqu'on monte un serveur NFS à travers un pare-feu qui bloque le port du service NLM, il faut utiliser l'option nolock de montage. Le verrouillage NLM doit être désactivé grâce à l'option nolock lorsqu'on utilise NFS pour monter /var, puisque /var contient les fichiers utilisés par NLM dans son implémentation sous Linux.

L'utilisation de l'option nolock est parfois conseillée pour améliorer les performances d'une application propriétaire qui ne tourne que sur un seul client, mais qui utilise intensément les verrous de fichiers.

Caractéristiques du cache de la version 4 de NFS.

Le comportement du cache des données et des métadonnées des clients NFS version 4 est identique à celui des versions précédentes. Toutefois, la version 4 de NFS offre deux nouveaux dispositifs pour améliorer le comportement du cache : attributs de changement et délégation de fichier.

L'attribut de changement est un nouvel élément des métadonnées de fichiers et de répertoires NFS qui enregistre les modifications des données. Il se substitue à l'utilisation de l'horodatage des modifications et changements du fichier pour permettre aux clients de valider le contenu de leurs caches. Cependant, ces attributs de changement ne sont pas liés à la gestion de l'horodatage ni sur le client ni sur le serveur.

La délégation de fichier est un contrat qui lie un client NFS version 4 et le serveur, permettant temporairement au client de traiter un fichier comme s'il était le seul à y accéder. Le serveur s'engage à prévenir le client (grâce à une requête de rappel, ou « callback ») si un autre client tente d'accéder à ce même fichier. Lorsqu'un fichier a été délégué à un client, ce client peut mémoriser (mettre en cache) les données et les métadonnées de ce fichier de façon agressive sans avoir à contacter le serveur.

Il y a deux types de délégations : lecture et écriture. Une délégation en lecture indique que le serveur avertira le client si d'autres clients veulent écrire dans ce fichier. Une délégation en écriture indique que le client sera prévenu des tentatives de lecture ou d'écriture.

Les serveurs accordent les délégations de fichier sitôt qu'un fichier est ouvert et peuvent annuler ces délégations n'importe quand dès lors qu'un autre client désire accéder à un fichier d'une manière qui entre en conflit avec les délégations déjà attribuées. Les délégations de répertoire ne sont pas gérées.

Afin de pouvoir gérer les alertes de délégations (« delegation callback »), le serveur vérifie le chemin retour vers le client au moment du contact initial de celui-ci avec le serveur. Si le contact avec le client ne peut pas être établi, le serveur n'attribue purement et simplement aucune délégation à ce client.

CONSIDÉRATIONS DE SÉCURITÉ.

Les serveurs NFS contrôlent l'accès aux données des fichiers, mais leur offre de gestion de l'authentification des requêtes NFS dépend de leur implémentation des RPC. Les contrôles d'accès NFS traditionnels imitent les contrôles d'accès binaires standards offerts par les systèmes de fichiers locaux. L'authentification RPC traditionnelle utilise un nombre pour représenter chaque utilisateur (normalement l'UID propre à cet utilisateur), un nombre pour représenter le groupe de cet utilisateur (le GID de l'utilisateur) et un ensemble d'au maximum 16 nombres de groupes additionnels pour représenter les autres groupes auxquels cet utilisateur peut appartenir.

Traditionnellement, les données du fichier et l'ID de l'utilisateur ne sont pas chiffrés sur le réseau (c’est-à-dire apparaissent en clair). Qui plus est, les versions 2 et 3 de NFS utilisent des protocoles auxiliaires différents pour le montage, le verrouillage et le déverrouillage des fichiers et pour renvoyer les valeurs de retour système des clients et serveurs. Ces protocoles auxiliaires n'utilisent pas d'authentification.

En plus d'avoir intégré ces deux protocoles auxiliaires dans le protocole NFS principal, la version 4 de NFS offre des formes plus avancées de contrôle d'accès, d'authentification et de protection lors du transfert des données. La spécification de la version 4 de NFS requiert une prise en charge de l'authentification renforcée et de types de sécurité permettant le contrôle d'intégrité et le chiffrement par appel RPC. Puisque la version 4 de NFS ajoute les fonctionnalités de ces protocoles auxiliaires au cœur du protocole NFS, les nouvelles caractéristiques de sécurité s'appliquent à toutes les opérations de NFS version 4, incluant donc le montage, le verrouillage des fichiers, etc. L'authentification RPCGSS peut aussi être utilisée avec les versions 2 et 3 de NFS, mais ne protège pas leurs protocoles auxiliaires.

L'option de montage sec indique quel type de sécurité est utilisé sur ce point de montage NFS pour un utilisateur. L'ajout de sec=krb5 fournit la vérification par chiffrement de l'identité de l'utilisateur pour chaque requête RPC. Ce dispositif offre une vérification forte de l'identité des utilisateurs qui accèdent aux données du serveur. Notez qu’une configuration supplémentaire à cet ajout d’option de montage est nécessaire pour activer la sécurité Kerberos. Consulter la page de manuel de rpc.gssd(8) pour plus de détails.

Deux types supplémentaires de sécurité Kerberos sont pris en charge : krb5i et krb5p. Le dispositif de sécurité krb5i offre une garantie de chiffrement fort contre la falsification des données pour chaque requête RPC. Le dispositif de sécurité krb5p chiffre chaque requête RPC afin d'éviter qu'elle soit exposée pendant son transfert sur le réseau. Toutefois, le chiffrement ou la vérification de l'intégrité entraînent des baisses de performance. D'autres formes de sécurité par chiffrement sont aussi prises en charge.

Traversée de systèmes de fichiers NFS version 4

Le protocole de la version 4 de NFS permet à un client de renégocier le type de sécurité lorsqu'un client passe sur un nouveau système de fichiers sur le serveur. Le type nouvellement négocié ne concerne que le nouveau système de fichiers.

Une telle négociation se produit typiquement lorsqu'un client passe d'un pseudo-système de fichiers du serveur à un des systèmes de fichiers physiques exportés par le serveur, qui ont souvent des paramètres de sécurité plus restrictifs que les pseudo-systèmes de fichiers.

Baux de NFS version 4

Dans NFS version 4, un bail est une période pendant laquelle un serveur accorde irrévocablement à un client des verrous de fichier. Une fois le bail expiré, le serveur peut révoquer ces verrous. Les clients renouvellent périodiquement leurs baux pour éviter la révocation du verrou.

Après redémarrage d’un serveur NFS version 4, chaque client indique au serveur l’état d’ouverture et de verrouillage du fichier existant sous son bail avant que l’opération puisse continuer. Si un client redémarre, le serveur libère tous les états ouvert et verrouillé associés au bail du client.

Par conséquent, lors de l’établissement d’un bail, un client doit s’authentifier de lui-même auprès d’un serveur. Chaque client présente une chaîne arbitraire pour se distinguer des autres clients. L’administrateur de clients peut compléter la chaîne d’identité par défaut en utilisant le paramètre de module nfs4.nfs4_unique_id pour éviter des collisions avec des chaînes d’identité d’autres clients.

Un client utilise aussi un type unique de sécurité et un commettant quand il établit son bail. Si deux clients présentent deux chaînes d’identité identiques, un serveur peut utiliser les commettants de client pour faire la distinction, donc empêchant de manière sécurisée qu’un client interfère avec un autre bail.

Le client établit un bail sur chaque serveur NFS version 4. Les opérations de gestion de bail, telles que le renouvellement de bail, ne sont pas faites pour le compte d’un fichier, d’un verrou, d’un utilisateur ou d’un point de montage particuliers, mais pour le compte du client titulaire de ce bail. Un client utilise une chaîne d’identité, un type de sécurité et un commettant cohérents à travers les redémarrages de client pour assurer que le serveur puisse promptement connaître l’état d’expiration des baux.

Quand Kerberos est configuré sur un client Linux NFS (c’est-à-dire qu’il existe un /etc/krb5.keytab sur ce client), le client essaie d’utiliser le type Kerberos de sécurité pour les opérations de gestion de bail. Kerberos fournit l’authentification sécurisée pour chaque client. Par défaut, le client utilise host/ ou le commettant du service nfs/ dans son /etc/krb5.keytab dans ce but comme décrit dans rpc.gssd(8).

Si le client a Kerberos configuré, mais pas le serveur, ou si le client n’a pas de fichier keytab ou les commettants du service requis, le client utilise AUTH_SYS et l’UID 0 pour la gestion des baux.

Utiliser un port source non privilégié

Le client NFS communique normalement avec les serveurs NFS par des sockets de réseau. À chaque extrémité d’un socket est associée une valeur de port qui est un simple nombre entre 1 et 65 535 qui permettent de distinguer ces terminaisons d’accès de socket pour la même adresse IP. Un socket est identifié de manière unique par un n-uplet comprenant le protocole de transport (TCP ou UDP) et les valeurs de port et d’adresse IP de chaque terminaison d’accès.

Le client NFS peut choisir n'importe quelle valeur de port source pour ses sockets, mais il choisit en général un port privilégié (c'est-à-dire avec une valeur inférieure à 1024). Seul un processus tournant avec des droits du superutilisateur peut créer un socket à partir d'un port source privilégié.

La plage des ports source privilégiés pouvant être choisis est définie par une paire de « sysctl »s pour éviter l'utilisation d’un port bien connu, tel celui de SSH. Cela signifie que le nombre de ports source disponibles pour le client NFS, et donc le nombre de connexions de socket disponibles à un moment donné, est en pratique limité à quelques centaines.

Comme décrit plus haut, le schéma d'authentification NFS traditionnel par défaut (connu sous le nom d'AUTH_SYS) repose sur l'envoi d'UID et de GID locaux pour identifier les utilisateurs à l'origine de requêtes. Un serveur NFS suppose que si une connexion provient d'un port privilégié, les numéros d’UID et de GID des requêtes NFS sur cette connexion ont déjà été vérifiés par le noyau du client ou toute autre autorité locale. Ce système est facile à usurper, mais sur un réseau physique sécurisé entre hôtes vérifiés, c'est parfaitement adapté.

En gros, un socket est utilisé pour chaque point de montage NFS. Si un client peut aussi utiliser un port source non privilégié, le nombre de sockets autorisés (et donc le nombre maximal de points de montage simultanés) sera beaucoup plus important.

Utiliser un port source non privilégié peut quelque peu compromettre la sécurité du serveur, car n'importe quel utilisateur d'un point de montage AUTH_SYS peut maintenant se faire passer pour un autre comme source de la requête. C'est pourquoi les serveurs NFS ne le prennent pas en charge par défaut. En règle générale, ils l'autorisent explicitement à l'aide d'une option d’exportation.

Pour garder un bon niveau de sécurité tout en permettant un maximum de points de montage, il est préférable de n'autoriser les connexions clientes sur un port non privilégié que si le serveur et le client utilisent tous deux une authentification forte, comme celle fournie par Kerberos.

Montage à travers un pare-feu

Un pare-feu peut exister entre un client NFS et le serveur, mais le client ou le serveur peuvent bloquer certains de leurs propres ports grâce à des règles de filtrage d’IP. Il est toujours possible de monter un serveur NFS à travers un pare-feu, bien que les mécanismes de découverte automatique des terminaisons d'accès (endpoint) de la commande mount(8) peuvent ne pas fonctionner. Il faudra alors fournir les détails spécifiques à ces terminaisons d'accès grâce aux options de montage.

Les serveurs NFS lancent habituellement un démon portmapper ou rpcbind pour annoncer aux clients les terminaisons d’accès aux services. Les clients se servent du démon rpcbind pour déterminer :

le port réseau utilisé par chaque service basé sur les RPC,
les protocoles de transport pris en charge par chaque service basé sur les RPC.

Le démon rpcbind utilise un port bien connu (111) afin d'aider les clients à trouver la terminaison d’accès à un service. Bien que NFS utilise souvent un numéro de port standard (2049), des services auxiliaires tels que NLM peuvent choisir aléatoirement des numéros de port inutilisés.

Les configurations habituelles des pare-feu bloquent le port bien connu de rpcbind. En l'absence du service rpcbind, l'administrateur du serveur définit un numéro de port pour les services liés à NFS afin que le pare-feu puisse permettre l'accès aux ports des services spécifiques NFS. Les administrateurs des clients pourront alors indiquer le numéro du port du service mountd grâce à l'option mountport de la commande mount(8). Il peut être nécessaire d'imposer l'utilisation de TCP ou d’UDP si le pare-feu bloque l'un de ces transports.

Désactiver le traitement des ACL (Access Control List).

Solaris permet aux clients NFS version 3 l'accès direct aux ACL (Access Control Lists) POSIX stockées dans son système de fichiers local. Ce protocole auxiliaire propriétaire, connu sous le nom de NFSACL, offre un contrôle d'accès plus riche que le mode par bits. Linux implémente ce protocole dans un but de compatibilité avec l'implémentation NFS de Solaris. Cependant, le protocole NFSACL n'est jamais devenu une partie standard de la spécification NFS version 3.

La spécification de NFS version 4 impose une nouvelle version des Access Control Lists qui sont sémantiquement plus riches que les ACL POSIX. Les ACL de NFS version 4 ne sont pas totalement compatibles avec les ACL POSIX. De ce fait, des traductions entre les deux sont obligatoires dans un environnement qui mélange les ACL POSIX et NFS version 4.

OPTION DE REMONTAGE

Les options de montage générique comme rw et sync peuvent être modifiées par les points de montage NFS en utilisant l'option remount. Consulter mount(8) pour plus d'informations sur les options génériques de montage.

Sauf quelques exceptions, les options spécifiques à NFS ne peuvent pas être modifiées pendant un remontage. Par exemple, le transport sous-jacent ou la version NFS ne peuvent pas être changés par un remontage.

Effectuer un remontage sur un système de fichiers NFS monté avec l'option noac peut avoir des conséquences inattendues. L'option noac est une combinaison de l'option générique sync et de l'option spécifique NFS actimeo=0.

Démontage après remontage

Pour les points de montage qui utilisent NFS versions 2 ou 3, la sous-commande de démontage NFS dépend de la connaissance de l'ensemble initial des options de montage utilisées pour effectuer l'opération MNT. Ces options sont stockées sur le disque par la sous-commande de montage NFS, et peuvent être effacées par un remontage.

Afin de s'assurer que les options de montage enregistrées ne sont pas effacées lors d'un remontage, il faut spécifier au remontage soit le répertoire de montage local, soit le serveur hôte et le chemin d'exportation, mais pas les deux. Par exemple,

	mount -o remount,ro /mnt

fusionne l'option de montage ro avec les options de montage déjà enregistrées sur le disque pour le serveur NFS monté dans /mnt.

FICHIERS

/etc/fstab
Table des systèmes de fichiers
/etc/nfsmount.conf
Fichier de configuration pour les montages NFS

NOTES

Le client Linux NFS antérieur à 2.4.7 ne gérait pas NFS sur TCP.

Le client Linux NFS antérieur à 2.4.20 utilisait une heuristique pour savoir si les données en cache d'un fichier étaient toujours valables plutôt que d’utiliser la méthode standard de cohérence de cache close-to-open décrite ci-dessus.

Depuis la version 2.4.22, le client Linux NFS utilise une estimation RTT (Round Trip Time) de type Van Jacobsen pour définir les délais de dépassement de temps lorsqu'il utilise NFS sur UDP.

Le client Linux NFS antérieur à 2.6.0 ne gérait pas NFS version 4.

Le client Linux NFS antérieur à 2.6.8 n'utilisait les lectures et écritures synchrones que lorsque les réglages de rsize et wsize étaient inférieurs à la taille des pages du système.

La prise en charge d’un client Linux pour les versions de protocole dépend de l’activation des options CONFIG_NFS_V2, CONFIG_NFS_V3, CONFIG_NFS_V4, CONFIG_NFS_V4_1 et CONFIG_NFS_V4_2 lors de la construction du noyau.

VOIR AUSSI

fstab(5), mount(8), umount(8), mount.nfs(5), umount.nfs(5), exports(5), nfsmount.conf(5), netconfig(5), ipv6(7), nfsd(8), sm-notify(8), rpc.statd(8), rpc.idmapd(8), rpc.gssd(8), rpc.svcgssd(8), kerberos(1)

RFC 768 concernant la spécification UDP.
RFC 793 concernant la spécification TCP.
RFC 1813 concernant la spécification de NFS version 3.
RFC 1832 concernant la spécification XDR.
RFC 1833 concernant la spécification RPC bind.
RFC 2203 concernant la spécification du protocole de l'API GSS RPCSEC.
RFC 7530 concernant la spécification de NFS version 4.0
RFC 5661 concernant la spécification de NFS version 4.1.
RFC 7862 concernant la spécification de NFS version 4.2.

TRADUCTION

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Valéry Perrin <valery.perrin.debian@free.fr>, Sylvain Cherrier <sylvain.cherrier@free.fr>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux@gmail.com>, Dominique Simen <dominiquesimen@hotmail.com>, Nicolas Sauzède <nsauzede@free.fr>, Romain Doumenc <rd6137@gmail.com>, David Prévot <david@tilapin.org>, Denis Mugnier <myou72@orange.fr>, Cédric Boutillier <cedric.boutillier@gmail.com> et Jean-Paul Guillonneau <guillonneau.jeanpaul@free.fr>

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9 octobre 2012