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STATX(2) Manuel du programmeur Linux STATX(2)

NOM

statx - Afficher l'état d'un fichier (étendu)

SYNOPSIS

#include <fcntl.h>           /* Définition des constantes AT_*  */
#include <sys/stat.h>
int statx(int dirfd, const char *restrictnom_chemin, intflags,
           unsigned int mask, struct statx *restrict statxbuf);

DESCRIPTION

Cette fonction renvoie des informations sur un fichier, le stockant dans le tampon pointé par statxbuff. Le tampon renvoyé est une structure du type suivant :


struct statx {

__u32 stx_mask; /* Masque d'octets indiquant
les champs remplis */
__u32 stx_blksize; /* Taille de bloc pour les E/S du système de fichiers */
__u64 stx_attributes; /* Indicateurs d'attribut de fichier supplémentaire */
__u32 stx_nlink; /* Nombre de liens directs */
__u32 stx_uid; /* UID du propriétaire */
__u32 stx_gid; /* GID du propriétaire */
__u16 stx_mode; /* Type de fichier et mode */
__u64 stx_ino; /* Numéro d'inœud */
__u64 stx_size; /* Taille totale en octets */
__u64 stx_blocks; /* Nombre de blocs de 512 o alloués */
__u64 stx_attributes_mask;
/* Masque pour montrer ce qui est pris en charge
dans stx_attributes */
/* Les champs suivant sont des fichiers de délais */
struct statx_timestamp stx_atime; /* Dernier accès */
struct statx_timestamp stx_btime; /* Création */
struct statx_timestamp stx_ctime; /* Dernier changement d'état */
struct statx_timestamp stx_mtime; /* Dernière modification */
/* Si ce fichier représente un périphérique, alors les
deux champs suivants contiennent l'identifiant du périphérique */
__u32 stx_rdev_major; /* Identifiant majeur */
__u32 stx_rdev_minor; /* Identifiant mineur */
/* Les deux champs suivants contiennent l'identifiant du périphérique
contenant le système de fichiers où se situe le fichier */
__u32 stx_dev_major; /* Identifiant majeur */
__u32 stx_dev_minor; /* Identifiant mineur */
___u64 stx_mnt_id; /* Identifiant de montage */ };

Les horodatages de fichier sont des structures du type suivant :


struct statx_timestamp {

__s64 tv_sec; /* Secondes depuis l'Epoch (temps UNIX) */
__u32 tv_nsec; /* Nanosecondes depuis tv_sec */ };

(Notez que l'espace réservé et le remplissage sont ommis.)

Invoking statx():

Pour accéder à l'état d'un fichier, aucune autorisation n'est requise sur le fichier lui-même, mais dans le cas de statx() avec un nom de chemin, la permission d'exécution (recherche) est requise sur tous les répertoires du nom_chemin qui mènent au fichier.

statx() utilise nom_chemin, dirfd, et flags pour identifier le fichier cible d'une des façons suivantes :

Si nom_chemin commence avec une barre oblique (slash), alors c'est un nom de chemin absolu qui identifie le fichier cible. Dans ce cas, dirfd est ignoré.
Si nom_chemin est une chaîne qui commence par un caractère autre qu'une barre oblique et que dirfd est AT_FDCWD, alors nom_chemin est un chemin relatif qui est interprété comme étant relatif au répertoire courant du processus appelant.
Si nom_chemin est une chaîne qui commence par un caractère autre qu'une barre oblique et dirfd est un descripteur de fichier qui réfère à un répertoire, alors nom_chemin est un nom de chemin relatif qui est interprété relativement au répertoire auquel fait référence dirfd. (Consulter openat(2) pour une explication de son utilité.)
Si nom_chemin est une chaîne vide et que le drapeau AT_EMPTY_PATH est spécifié dans flags (voir ci-dessous), alors le fichier cible est celui auquel fait référence le descripteur de fichier dirfd.

flags peut être utilisé pour influencer une recherche par nom de chemin. Une valeur pour flags est construite par une association OU binaire de zéro ou plus des constantes suivantes :

Si nom_chemin est une chaîne vide, opérer sur le fichier référencé par dirfd (qui peut avoir été obtenu en utilisant le drapeau O_PATH de open(2)). Dans ce cas, dirfd peut faire référence à tout type de fichier, et pas seulement à un répertoire.
Si dirfd est AT_FDCWD, l'appel opère sur le répertoire de travail actuel.
Ce drapeau est spécifique à Linux ; déterminez _GNU_SOURCE pour obtenir sa définition.
Ne pas attacher automatiquement le composant terminal (nom de base) de nom_chemin s'il s'agit d'un répertoire qui est un point de montage automatique. Cela permet à l'appelant de rassembler les attributs d'un point de montage automatique (plutôt que l'emplacement qu'il attacherait). Ce drapeau peut être utilisé dans des outils qui analysent les répertoires pour éviter un montage automatique en masse d'un répertoire contenant des points de montage automatique. Le drapeau AT_NO_AUTOMOUNT n'a aucun effet si le point de montage est déjà attaché. Ce drapeau est spécifique à Linux ; _GNU_SOURCE doit être définie pour obtenir sa définition.
Si nom_chemin est un lien symbolique, ne pas le déréférencer, mais renvoyer des informations sur le lien lui‐même, comme le fait lstat(2).

flags peut aussi être utilisé pour contrôler quelle sorte de synchronisation le noyau effectuera lors d'une demande d'un fichier sur un système de fichiers distant. Cela est fait par l'utilisation d'un OU binaire d'une des valeurs suivantes :

Faire tout ce que fait stat(2). C'est l'option par défaut et c'est très spécifique au système de fichiers.
Forcer les attributs à être synchronisés avec le serveur. Cela peut nécessiter qu'un système de fichiers en réseau réalise une réécriture de données pour avoir des horodatages corrects.
Ne rien synchroniser, mais prendre plutôt ce que le système a mis en cache si possible. Cela peut signifier que les informations renvoyées sont approximatives, mais, sur un système de fichiers en réseau, cela peut ne pas impliquer d'aller-retour vers le serveur, même si aucun bail n'est détenu.

L'argument mask à statx() est utilisé pour dire au noyau quels champs interressent l'appelant. mask est une combinaison liée par un OU binaire des constantes suivantes :


STATX_TYPE Want stx_mode & S_IFMT
STATX_MODE Want stx_mode & ~S_IFMT
STATX_NLINK Want stx_nlink
STATX_UID Want stx_uid
STATX_GID Want stx_gid
STATX_ATIME Want stx_atime
STATX_MTIME Want stx_mtime
STATX_CTIME Want stx_ctime
STATX_INO Want stx_ino
STATX_SIZE Want stx_size
STATX_BLOCKS Want stx_blocks
STATX_BASIC_STATS [Tous ceux ci-dessus]
STATX_BTIME Want stx_btime
STATX_MNT_ID Want stx_mnt_id (depuis Linux 5.8)
STATX_ALL [Tous les champs actuellement disponibles]

Remarquez que, en général, le noyau ne rejette pas des valeurs dans mask autres que celles ci-dessus. (Pour une exception, voir EINVAL dans les erreurs.) Au lieu de cela, il informe simplement l'appelant des valeurs prises en charge par ce noyau et ce système de fichiers à l'aide du champ statx.stx_mask. Par conséquent, ne pas se contenter de mettre mask à UINT_MAX (tous les bits sont mis), car un ou plusieurs bits peuvent, à l'avenir, être utilisés pour spécifier une extension au tampon.

Information renvoyée

L'information d'état pour le fichier cible est renvoyée dans la structure statx pointée par statxbuf. On y trouve stx_mask qui indique quelles autres informations ont été renvoyées. stx_mask a le même format que l'argument mask et les bits y sont définis pour indiquer quels champs ont été remplis.

Il convient de noter que le noyau peut renvoyer des champs qui n'ont pas été demandés et peut ne pas renvoyer des champs qui ont été demandés, en fonction de ce que le système de fichiers sous-jacent prend en charge. (Les champs qui reçoivent des valeurs alors qu'ils ne sont pas demandés peuvent être simplement ignorés.) Dans les deux cas, stx_mask ne sera pas égal à mask.

Si un système de fichiers ne prend pas en charge un champ ou qu'il y a une valeur non représentable (par exemple, un fichier d'un type exotique), alors le bit masqué correspondant à ce champ sera effacé de stx_mask même si l'utilisateur l'a demandé et une valeur fictive sera remplie à des fins de compatibilité s'il en existe une (par exemple un UID ou un GID fictifs pourront être indiqués pour monter sous certaines circonstances).

Un système de fichiers peut également remplir des champs que l'appelant n'a pas demandé s'il dispose de valeurs pour ces champs et si l'information est disponible sans coût supplémentaire. Si cela se produit, les bits correspondants seront mis dans stx_mask.

Note : pour la performance et des raisons de simplicité, des champs différents dans la structure statx devraient contenir les informations d'état des divers moments de l'exécution de l'appel système. Par exemple, si stx_mode ou stx_uid est changé par un autre processus par un appel chmod(2) ou chown(2), stat() devrait renvoyer l'ancien stx_mode avec le nouveau stx_uid, ou l'ancien stx_uid avec le nouveau stx_mode.

À part ceux du stx_mask (qui est décrit ci-dessus), les champs de la structure statx sont :

La taille de bloc « préférée » pour des entrées-sorties du système de fichiers efficaces. (Des écritures par blocs plus petits peuvent entraîner un cycle lecture/modification/réécriture inefficace.)
Informations supplémentaires sur l'état du fichier (voir ci-dessous pour plus d'informations).
Le nombre de liens directs sur un fichier.
Ce champ contient l'UID du propriétaire du fichier.
Ce champ contient l'identifiant du groupe propriétaire du fichier.
Le mode et type de fichier. Voir inode(7) pour plus de détails.
Le numéro d'inœud du fichier.
La taille du fichier (s'il s'agit d'un fichier ordinaire ou d'un lien symbolique) en octets. La taille d'un lien symbolique est la longueur du chemin d'accès qu'il vise, sans octet NULL final.
Le nombre de blocs de 512 octets alloués au fichier sur le support. (Cette valeur peut être inférieure à st_size/512 si le fichier a des trous.)
Un masque indiquant quels bits dans stx_attributes sont pris en charge par le VFS et le système de fichiers.
L'horodatage du dernier accès au fichier.
L'horodatage de création du fichier.
L'horodatage du dernier changement d'état du fichier.
L'horodatage de la dernière modification du fichier.
Le périphérique sur lequel réside ce fichier (inœud).
Le périphérique que ce fichier (inœud) représente si le fichier est de type périphérique bloc ou caractère.
L'identifiant du montage contenant le fichier. C'est le même numéro que celui rapporté par name_to_handle_at(2) et qui correspond au numéro dans le premier champ d'un des enregistrements dans /proc/self/mountinfo.

Pour plus d'information sur les champs ci-dessus, voir inode(7).

Attributs de fichier

Le champ stx_attributes contient un ensemble de drapeaux liés par un OU binaire qui indiquent les attributs additionnels du fichier. Veuillez noter que tout attribut qui n'est pas indiqué comme pris en charge par stx_attributes_mask n'a pas de valeur utilisable ici. Les bits dans stx_attributes_mask correspondent bit par bit à stx_attributes.

Les drapeaux sont de la forme suivante :

Le fichier est compressé par le système de fichiers et son accès peut nécessiter des ressources supplémentaires.
Le fichier ne peut pas être modifié : il ne peut être ni effacé, ni renommé, aucun lien direct ne peut être créé vers ce fichier et aucune donnée ne peut y être écrite. Consulter chattr(1).
Le fichier ne peut être ouvert qu'en mode ajout pour l'écriture. L'écriture par accès aléatoire n'est pas permise. Voir chattr(1).
Le fichier n'est pas candidat à une sauvegarde lorsqu'un programme de sauvegarde tel que dump(8) est lancé. Voir chattr(1).
Une clé est requise pour que le fichier soit chiffré par le système de fichiers.
Le fichier a fs-verity d'activé. Il est impossible d'y écrire et toutes les lectures seront vérifiées par rapport à un hachage cryptographique qui couvre l'ensemble du fichier (par exemple, grâce à un arbre de Merkel).
Le fichier est dans l'état DAX (accès direct au processeur). L'état DAX essaie de minimiser les effets du cache du logiciel à la fois pour les mappages de mémoire et les Entrées/Sorties de ce fichier. Cela nécessite un système de fichiers qui a été configuré pour prendre en charge DAX.
DAX suppose généralement que tous les accès se font à travers des instructions de chargement/stockage du processeur, ce qui peut minimiser la surcharge pour les petits accès, mais peut avoir un effet négatif sur l'utilisation du processeur pour les transferts importants.
Le fichier d'E/S est fait directement vers/depuis les tampons de l'espace utilisateur et les E/S mappées en mémoire peuvent être effectuées avec des mappages directs en mémoire qui contournent le cache de page du noyau.
Alors que la propriété DAX a tendance à entraîner un transfert synchrone des données, cela ne procure pas les mêmes garanties que le drapeau O_SYNC (voir open(2)), où les données et les métadonnées sont transférées ensemble.
Un fichier DAX devrait accepter d'être mappé avec le drapeau MAP_SYNC, ce qui permet à un programme d'utiliser les instructions de vidage du cache du processeur pour faire persister les opérations de stockage du processeur sans un fsync(2) explicite. Voir mmap(2) pour plus d'informations.

VALEUR RENVOYÉE

En cas de succès, zéro est renvoyé. En cas d'erreur, -1 est renvoyé et errno est définie pour préciser l'erreur.

ERREURS

La permission de parcours est refusée pour un des répertoires contenu dans le chemin nom_chemin. (Consultez aussi path_resolution(7).)
nom_chemin est relatif mais dirfd n'est ni AT_FDWCD ni un descripteur de fichier valable.
nom_chemin ou statxbuf est NULL ou pointe en dehors de l'espace d'adressage accessible.
flags contient un attribut non valable.
Drapeau réservé indiqué dans mask. (Actuellement, il y a un tel drapeau, désigné par la constante STATX_RESERVED, avec la valeur 0x80000000U.)
Trop de liens symboliques rencontrés dans le nom de chemin.
nom_chemin est trop long.
Un composant du chemin nom_chemin n'existe pas, ou nom_chemin est une chaîne vide et AT_EMPTY_PATH n'était pas spécifié dans flags.
Pas assez de mémoire (mémoire noyau).
Un composant du préfixe du chemin nom_chemin n'est pas un répertoire ou nom_chemin est relatif, et le descripteur de fichier dirfd est associé à un fichier, pas à un répertoire.

VERSIONS

statx() a été ajouté au noyau Linux dans sa version 4.11 ; la glibc le gère depuis la version 2.28.

CONFORMITÉ

statx() est spécifique à Linux.

VOIR AUSSI

ls(1), stat(1), access(2), chmod(2), chown(2), name_to_handle_at(2), readlink(2), stat(2), utime(2), proc(5), capabilities(7), inode(7), symlink(7)

COLOPHON

Cette page fait partie de la publication 5.13 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies et la dernière version de cette page peuvent être trouvées à l'adresse https://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Christophe Blaess <https://www.blaess.fr/christophe/>, Stéphan Rafin <stephan.rafin@laposte.net>, Thierry Vignaud <tvignaud@mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal <aportal@univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard <fevrier@tigreraye.org>, Jean-Luc Coulon (f5ibh) <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>, Julien Cristau <jcristau@debian.org>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux@gmail.com>, Nicolas François <nicolas.francois@centraliens.net>, Florentin Duneau <fduneau@gmail.com>, Simon Paillard <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>, Denis Barbier <barbier@debian.org>, David Prévot <david@tilapin.org> et bubu <bubub@no-log.org>

Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous reporter à la GNU General Public License version 3 concernant les conditions de copie et de distribution. Il n'y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.

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27 août 2021 Linux